Après une semaine de course et quatre étapes très disputées, le Golden Trail Championship
connait enfin ses champions : la Suissesse Maude Mathys (Salomon) et le Polonais Bart
Przedwojewski (Salomon).
Les athlètes se sont tous retrouvés hier, en fin de journée, pour une ultime cérémonie, le
temps de féliciter les porteurs des dossards distinctifs et les tops 10 féminins et masculins.
Bart Przedwojewski, le guerrier
En remportant deux étapes sur quatre, Bart Prezdwojewski (Salomon) s’est assuré le dossard
jaune du classement général sur ce Golden Trail Championship. Véritable guerrier au mental
d’acier, le Polonais a su mettre à profit une préparation spécifiquement dédiée à ce format à
étapes. « Je me suis entraîné spécialement pour ce championnat, j’ai regardé tous les tracés,
étudié le type de terrains qu’on allait avoir, j’étais sûr de mes forces. J’ai rapidement voulu
créer un écart avec les autres coureurs, un écart que j’ai ensuite pu conserver. »
Maude Mathys impériale
Du côté des féminines c’est aussi en remportant deux étapes sur quatre que Maude Mathys
(Salomon) a construit sa victoire finale. Elle a dû, tout comme Bart, résister à la pression des
orienteurs en début de championnat, puis de l’Américaine Rachel Drake (Nike) sur la
dernière étape. Mais contrairement au Polonais, Maude Mathys n’est pas arrivée aux Açores
avec la meilleure des préparations. « C’était un format vraiment intéressant que je ne
connaissais pas, peut-être un peu long pour moi sur la fin. Au niveau de la technicité il y avait
de tout et c’était sympa même si je ne suis pas bien fan de la boue surtout pendant 4 jours,
ça ne favorisait pas spécialement mon type de course. En ce qui concerne ma préparation,
on n’était pas sûr, avec la situation sanitaire, que la course allait avoir lieu. J’ai donc fini par
lâcher à l’entraînement. Et puis, trois semaines avant je me suis dit que, quand même, ça
avait l’air de tenir et qu’il faudrait peut-être s’y remettre. Au final je suis heureuse d’avoir pu
prendre part à cet événement et je suis très contente du résultat. »
Des spécialistes de la montagne
Au niveau des vainqueurs hommes et femmes du dossard rouge, on retrouve deux
spécialistes des montées : Rémi Bonnet (Salomon) et Iris Pessey (Scott). « J’étais venu pour
jouer le général, confie malgré tout Rémi Bonnet, mais je ne suis pas encore assez bon dans
les descentes je pense… Surtout, qu’ici, elles sont vraiment horribles. Quand j’ai vu les
chantiers qui nous attendaient j’ai décidé de jouer, en plus d’un top 10, toutes les montées.
Mais je pense qu’il serait quand même intéressant de travailler un peu les descentes pour
les saisons à venir… »
De son côté Iris Pessey, spécialiste des kilomètres verticaux mais surtout du ski, a profité
d’une saison très spéciale pour se préparer. « En fait je suis devenue coach national de ski
pour l’Australie… Donc, je ne fais que switcher entre les hivers en Australie et en France et je
passe plus de temps sur les skis qu’à vraiment courir. Mais cette saison m’a permis de faire
un vrai été en France, donc j’en ai profité et je suis très heureuse qu’elle se termine de cette
manière ! »
« Il faut être débile ! »
Au niveau du dossard bleu du meilleur descendeur on retrouve Anders Kjærevik (Team
Bergen Running). Impérial dans toutes les descentes techniques de la semaine il nous livre sa
recette magique : « Il faut être débile ! Ce n’est pas plus compliqué que ça ! Tu débranches
le cerveau et tu cours ! » Le Norvégien nous explique également que s’il n’a pas gagné la
descente lors de la troisième étape « c’est parce qu’il y avait une toute petite partie montant
dans le segment, et que je perds vraiment beaucoup de temps au niveau des montées. »
Du côté des femmes, c’est l’ancienne spécialiste du VTT de descente, Ana Cufer (Salomon)
qui remporte le dossard bleu. Intouchable, elle a atomisé tous les segments de descente de
la course et du prologue. « Je ne sais pas si le VTT de descente m’a aidé pour ce défi… Peut-
être… Même si c’est différent, tu as quand même une recherche de trajectoire, un regard
qui doit porter loin, c’est certain que ça a dû jouer. »
Un fight pour le vert !
Au niveau du sprint, l’Espagnole Gisela Carrion (La Sportiva) a confié elle aussi que le dossard
vert n’était pas dans ses plans initiaux. « Je voulais jouer le général mais je me suis égarée
sur la deuxième étape. Du coup j’ai fait le sprint ! Quand j’ai vu que je pouvais remporter le
dossard vert j’ai décidé de me concentrer sur cet objectif ! »
C’est chez les hommes que le gros combat de la semaine s’est tenu entre le Français Théo
(Salomon) Détienne et l’Espagnol Andreu Blanes (Carnicas Serrano). Pour pimenter les
choses les deux hommes ont décidé de courir l’ultime segment ensemble. Finalement,
malgré une défaite, Détienne conserve le dossard pour 6 secondes. « J’étais venu ici en
sachant que je ne jouerais que les sprints et peut-être les descentes. Quand j’ai vu le
chantier dans les descentes je me suis focalisé sur les sprints. Au final je ne gagne qu’une
seule étape mais avec un écart qui m’a permis de ramener le dossard au bout. Je suis
vraiment très content ! »
« Un vrai challenge »
Ce Golden Trail Championship n’aurait jamais pu se tenir sans le soutien de la course Azores
Trail Run. L’organisation des Golden Trail Series a tenu a remercié Mario Leal, organisateur
de l’événement portugais. « C’est incroyable tout ce qui a été fait par Mario et l’Azores Trail
Run, confie Greg Vollet en charge des Golden Trail Series. C’est encore plus incroyable avec
le contexte actuel. » L’ensemble des coureurs soulignaient par ailleurs la qualité de
l’organisation à la fin de la course ; Mario Leal a lui aussi tenu à les remercier. « Ça a été un
vrai challenge pour nous de pouvoir vous accueillir notamment à cause de la crise sanitaire,
leur expliquait-il lors de la cérémonie de récompenses. Tous les sentiers ont été abandonnés
cette année à cause du confinement et il a fallu travailler dur pour que tout soit prêt pour le
GTC. Mais quand je vois vos sourires je suis juste super fier et j’ai été très heureux d’avoir pu
vous accueillir ici, sur cette île de Faial aux Açores ! »
Il est important de souligner que l’organisation avait pris toutes les mesures nécessaires
pour préserver la santé des coureurs mais également de la population locale, avec des tests
effectués en amont et en aval de l’arrivée de chaque personne participant à la course, des
mises en quarantaine en attendant les résultats, des mesures sanitaires strictes sur et hors
des parcours.
Une année sur deux ?
Devant le succès indéniable de cette première édition du Golden Trail Championship la
question des années à venir se pose naturellement. Et à cela, Greg Vollet répond : « Il faut
déjà voir ce que va donner la crise sanitaire… Elle va peut-être nous obliger à nous adapter
encore la saison prochaine… Après, effectivement, au vu du plébiscite auprès des athlètes,
on réfléchit ! On voudrait, dans l’idéal, poursuivre les Golden Trail Series sur le format que
l’on connait : un circuit réunissant parmi les plus belles courses de trail du monde. Mais on
envisage aussi de revenir sur un GTC une année sur deux, sur ce format de course à étapes,
ce qui permettrait aux meilleurs athlètes de se retrouver durant une semaine de course ! »
La GTC en chiffres
115 : c’est le nombre de kilomètres parcourus au total par les coureurs sur ce Golden Trail
Championship.
5172 : c’est en mètre le dénivelé positif cumulé des 4 étapes.
4 : c’est le nombre de dossards distinctifs décernés sur ce GTC, c’est aussi le nombre
d’étapes que comportait la course.
100 000 : c’est en euros l’ensemble des primes qui ont été décernées aux athlètes du top 10,
des dossards distinctifs, et des vainqueurs de chaque classement à la fin des étapes.
1043 : c’est en mètres le point le plus haut atteint par les coureurs sur cette course.
Initialement, ils devaient découvrir l’île de Pico avec le sommet le plus haut du Portugal
(2351 m) mais la météo n’a pas permis de changer d’île.
32 : c’est le nombre de nationalités présentes sur ce GTC 2020.
6 : c’est le nombre de secondes qui séparent les deux premiers hommes du classement du
dossard vert du meilleur sprinteur.
7 et 9 : c’est respectivement, en minutes, le temps qui sépare Bart Prezdwojewski (Salomon)
de Jim Walmsley (Hoka One One), et Maude Mathys (Salomon) de Rachel Drake (Nike Trail).
3,4 : c’est, en kilomètres, la distance du prologue qui a permis de définir les vagues de
départ.
50 : c’est le nombre maximum de coureurs autorisés dans une vague de départ.
Classements définitifs
Classement général (dossard jaune)
Hommes
1 – BART PRZEDWOJEWSKI (POL – SALOMON) : 09:10:10.653 (dossard jaune)
2 – JIM WALMSLEY (USA – HOKA ONE ONE) : 09:17:18.754
3 – FREDERIC TRANCHAND (FRA – Nvii SPORT) : 09:26:32.603
4 – ELHOUSINE ELAZZAOUI (MAR – SALOMON) : 09:28:46.571
5 – STIAN ANGERMUND (NOR – SALOMON) : 09:29:05.443
6 – ORIOL CARDONA (ESP – DYNAFIT) : 09:33:59.284
7 – FRANCESCO PUPPI (ITA – NIKE TRAIL) : 09:44:07.563
8 – RÉMI BONNET (SUI – SALOMON) : 09:44:46.221
9 – NICOLAS MARTIN (FRA – HOKA ONE ONE) : 09:47:37.873
10 – THIBAUT BARONIAN (FRA – SALOMON) : 09:52:30.447
Femmes
1 – MAUDE MATHYS (SUI – SALOMON) : 10:47:41.843 (dossard jaune)
2 – RACHEL DRAKE (USA – NIKE TRAIL) : 10:56:53.618
3 – BLANDINE L´HIRONDEL (FRA) : 11:02:42.441
4 – TOVE ALEXANDERSSON (SUE – TEAM ICEBUG) : 11:06:43.154
5 – JOHANNA ÅSTRÖM (SUE – ARC´TERYX) : 11:26:04.864
6 – CAMILLE BRUYAS (FRA – SALOMON) : 11:38:07.543
7 – MARCELA VASINOVA (CZE – DYNAFIT) : 11:43:46.008
8 – FANNY BORGSTRÖM (SUE – SALOMON) : 11:44:18.683
9 – RUTH CROFT (NZ – SCOTT) : 11:44:24.707
10 – AUDREY TANGUY (FRA – HOKA ONE ONE) : 11:45:57.663Classement des montées (dossard rouge)
Hommes
1 – REMI BONNET (SUI – SALOMON) : 01:27:39.232 (dossard rouge)
2 – JIM WALMSLEY (USA – HOKA ONE ONE) : 01:29:32.492
3 – BART PRZEDWOJEWSKI (POL – SALOMON) : 01:30:59.793
4 – STIAN ANGERMUND (NOR – SALOMON) : 01:33:41.844
5 – FRANCESCO PUPPI (ITA – NIKE TRAIL) : 01:33:48.001
Femmes
1 – MAUDE MATHYS (SUI – SALOMON) : 01:46:07.871
2 – IRIS PESSEY (FRA – SCOTT) : 01:48:50.569 (dossard rouge)3 – RACHEL DRAKE (USA – NIKE TRAIL) : 01:51:12.993
4 – BLANDINE L’HIRONDEL (FR): 01:54:01.820
5 – TOVE ALEXANDERSSON (SUI – TEAM ICEBUG) : 01:57:13.274
Classement des descentes (dossard bleu)
Hommes
1 – ANDERS KJÆREVIK (NOR – TEAM BERGEN RUNNING) : 00:21:56.66 (dossard bleu)
2 – JOHN LUNA-LIMA (USA – TEAM ASCENT PROTEIN) : 00:24:06.855
3 – BART PRZEDWOJEWSKI (POL – SALOMON) : 00:24:11.373
4 – ANTONIO MARTINEZ (ESP – BUFF PRO) : 00:24:35.789
5 – FREDERIC TRANCHAND (FRA – Nvii SPORT) : 00:24:49.242
Femmes
1 – ANA CUFER (SLO – SALOMON) : 00:25:35.506 (dossard bleu)
2 – TOVE ALEXANDERSSON (SUE – TEAM ICEBUG) : 00:26:37.138
3 – BLANDINE L’HIRONDEL (FRA) : 00:29:08.000
4 – RACHEL DRAKE (USA – NIKE TRAIL) : 00:29:36.993
4 – JOHANNA ÅSTRÖM (SUE – ARC’TERYX) : 00:29:50.474
Classement des sprints (dossard vert)
Hommes
1 – THEO DETIENNE (FRA – SALOMON) : 00:26:32.106 (dossard vert)
2 – ANDREU BLANES REIG (ESP – CARNICAS SERRANO) : 00:26:38.274
3 – BART PRZEDWOJEWSKI (POL – SALOMON) : 00:30:24.715
4 – ELHOUSINE ELAZZAOUI (MAR – SALOMON) : 00:30:42.486
5 – FREDERIC TRANCHAND (FRA – Nvii SPORT) : 00:30:55.671
Femmes
1 – GISELA CARRION (ESP – LA SPORTIVA) : 00:34:13.371 (dossard vert)
2 – MAUDE MATHYS (SUI – SALOMON) : 00:35:17.166
3 – BLANDINE L’HIRONDEL (FRA) : 00:35:24.293
4 – TOVE ALEXANDERSSON (SUE – TEAM ICEBUG) : 00:36:26.842
5 – RACHEL DRAKE (USA – NIKE TRAIL) : 00:36:32.423