On ne gêne pas volontairement, on ne cherche pas à bloquer la tête de course. On essaie même souvent de s’effacer, de se faire discret. Mais parfois, sur un sentier étroit, on ne peut pas s’envoler dans les buissons.
À chaque croisement de courses, à chaque moment où les premiers doublent les derniers, une tension silencieuse s’installe. Les rapides sont dans leur effort, concentrés sur leur chrono. Mais les autres ? Ceux qui sont là pour finir, pour se dépasser à leur rythme ? Ils deviennent invisibles. Pire : indésirables.
Alors, posons la vraie question : les coureurs lents ont-ils encore leur place dans les grandes courses de trail ?
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Quand le respect disparaît du sentier
Le trail se veut une discipline de partage, de solidarité, de nature. Mais sur le terrain, une autre réalité s’impose. Des injonctions lancées sans un regard, des « pousse-toi » aboyés sans merci, des visages fermés, parfois même du mépris. Tout cela installe un climat pesant, où les plus lents doivent sans cesse justifier leur présence.
On ne parle pas ici de mauvaise volonté. La plupart des coureurs se décalent. Mais le problème, c’est quand le simple fait d’être doublé devient une humiliation. Quand le corps fatigué se heurte au regard méprisant. Quand le plaisir de courir est remplacé par la peur de gêner.
Un sentier trop étroit pour tout le monde ?
Les sentiers de trail ne sont pas faits pour l’élitisme. Ils sont faits pour le dépassement personnel, pour l’humilité, pour la beauté du geste. Et pourtant, dans certaines courses, tout semble organisé autour des premiers. Ravitos, barrières horaires, caméras, photos, félicitations. Les autres ? On les tolère, à condition qu’ils ne dérangent pas.
Cette logique de performance absolue, héritée du sport spectacle, commence à s’imposer aussi dans le trail. Et ce sont les plus lents qui en paient le prix. Moins de reconnaissance, plus de pression, et parfois même l’impression de ne pas être légitimes.
Les coureurs lents ne sont pas des figurants. Ils sont des traileurs à part entière, avec leurs rêves, leurs douleurs, leurs combats. Ils méritent le même respect, la même bienveillance, le même droit à la montagne que tous les autres.
Changer le regard, changer la culture
Le trail ne peut pas devenir un club fermé réservé aux meilleurs. Sinon, on trahit l’essence même de ce sport. Il est urgent de repenser notre façon de courir ensemble, d’accueillir chacun selon ses moyens, de faire place à tous sur le même chemin.
Car exclure les plus lents, ce n’est pas seulement leur faire mal. C’est faire perdre au trail sa plus belle valeur : celle de rassembler.
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