Backyard Ultra
Une boucle de 6,7 km par heure. Jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un.
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Backyard Ultra
C’est une épreuve à part dans le monde du trail. Une folie douce où l’on court sans véritable ligne d’arrivée. À Dead Cow Gully, en Australie, la Backyard Ultra 2025 a dépassé toutes les attentes. Deux coureurs sont entrés dans l’histoire ce jeudi matin en battant le précédent record du monde : 118 boucles, soit près de 790 kilomètres. Et ce n’est pas fini.
Phil Gore, Australien et grand spécialiste du format, est encore en course. Son rival le plus tenace, le Néo-Zélandais Sam Harvey, vient tout juste de s’effondrer, incapable d’enchaîner une boucle de plus. Mais ce qu’ils ont accompli à deux dépasse déjà tout ce qu’on avait vu jusque-là.
Le format Backyard : une guerre mentale
La Backyard Ultra, c’est un format inventé par le mythique Lazarus Lake (créateur de la Barkley), qui repose sur un principe très simple : chaque heure, les coureurs doivent effectuer une boucle de 6,706 km. Le départ est lancé toutes les 60 minutes. Il faut être à l’heure, frais ou pas, sinon c’est l’élimination.
La course ne s’arrête que quand il ne reste qu’un seul coureur capable de boucler une boucle de plus. Cela peut durer 24 heures, 48 heures… ou beaucoup plus. Le record du monde, jusqu’à cette semaine, était de 108 boucles en solo (et 117 à deux).
Mais à Dead Cow Gully, en ce mois de juin 2025, Sam Harvey et Phil Gore ont porté la barre à 118 boucles, battant donc le record de la course, et celui du monde dans ce format si particulier.
Sam Harvey : le guerrier tombé au front
Déjà recordman avec Gore en 2023, Sam Harvey est une figure emblématique de la Backyard. En 2023, il avait tenu 102 boucles tout en étant malade. Cette année, il semblait encore plus fort, bien déterminé à franchir la barre des 120.
Mais le corps a fini par lâcher. Après 118 boucles, dans la nuit, Sam a commencé à tituber. Les organisateurs ont évoqué un état de délires, douleurs extrêmes, et absence de lucidité. Il s’est écroulé, incapable d’enchaîner un tour de plus.
C’est désormais Phil Gore qui a la possibilité d’écrire l’histoire. En bouclant une 119e boucle, il deviendrait le seul et unique recordman mondial.
Une épreuve d’ultra dans sa forme la plus brute
La Backyard Ultra n’est pas qu’une course. C’est un laboratoire de la résistance humaine. Pas de classement général, pas de chrono à battre, pas de podium multiple. Juste une seule règle : courir tant qu’on peut. Et revenir chaque heure.
Il n’y a aucun répit, sauf les minutes arrachées entre deux boucles pour boire, manger, dormir quelques secondes. Ce format met tout autant à l’épreuve le mental que le physique. Les nuits se succèdent. Le sommeil devient flou. Le temps n’existe plus. Il ne reste que la boucle. Encore et encore.
Un défi qui fascine… mais qui interroge
Au fil des années, la Backyard Ultra a gagné en notoriété dans le monde du trail. Certains y voient une épreuve ultime de volonté. D’autres alertent sur les risques physiologiques : troubles cognitifs, lésions musculaires, stress métabolique. Voir des coureurs halluciner, vomir ou chuter est presque devenu normal dans ce format.
Le fait que Sam Harvey se soit effondré alors qu’il tentait d’atteindre 150 boucles (soit plus de 1 000 km) montre les limites biologiques que ces athlètes flirtent avec.
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Les performances décrites dans cet article relèvent de conditions extrêmes et ne doivent en aucun cas être reproduites sans encadrement médical strict.