Le parcours du Trail du Petit Saint-Bernard pose question
L’image d’un coureur cramponné à la falaise rouvre le débat sur la sécurité en trail
Photo saisissante. Sur les hauteurs du tracé 68 km du Trail du Petit Saint-Bernard, à 2700 mètres d’altitude, un participant progresse contre une paroi vertigineuse, accroché à une corde fixe. Le vide sous ses pieds, la roche friable, le ciel plombé. Le genre d’image qui, en quelques heures, provoque des réactions mêlées de fascination et de malaise. Est-ce encore du trail running ? Ou franchit-on ici la frontière vers l’alpinisme engagé ?
Trail du Petit Saint-Bernard
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Trail du Petit Saint-Bernard
Organisée fin septembre entre Savoie et Val d’Aoste, l’épreuve se veut “ouverte à tous les niveaux”. C’est écrit noir sur blanc dans la présentation officielle de l’événement. Pourtant, cette section qualifiée de “passage unique pour aller du col de Bassa Serra au col des Chavannes” révèle une réalité bien plus rugueuse : celle d’un tronçon exposé, non roulant, accroché à flanc de falaise.
Au cœur d’un itinéraire exigeant de 68 km et 4000 m de dénivelé positif, ce passage soulève une question rarement posée : l’expérience physique suffit-elle face à un terrain qui flirte avec l’alpinisme ? Car si les participants sont incontestablement aguerris à l’effort en montagne, ils ne sont pas tous formés aux progressions sur terrain vertigineux, avec corde fixe, vide sous les pieds, et roches instables à 2700 mètres d’altitude.
L’information donnée est-elle suffisante ? Le balisage, l’encadrement et les secours sont-ils adaptés à ce genre de terrain alpin ?
À l’heure où de plus en plus d’événements se professionnalisent, il est légitime de s’interroger sur la responsabilité des organisateurs. Doit-on alerter davantage les coureurs sur la technicité réelle du parcours ? Une cotation alpine (comme sur les topos de randonnée) ne serait-elle pas plus honnête qu’un simple “trail 68 km” ? D’autant que certains coureurs, en confiance grâce à leur préparation physique, peuvent sous-estimer les risques liés au vide, à la météo, ou à la fatigue mentale accumulée après 40 kilomètres.
Le trail n’est pas une promenade. Mais faut-il pour autant en faire une via ferrata non assumée ? Sur les réseaux, la photo publiée a autant d’adeptes que de critiques. Certains saluent “l’aventure à l’état pur”, d’autres évoquent un “manque de prudence”. La vérité est peut-être entre les deux : le trail moderne, en quête d’émotions et d’images fortes, flirte parfois dangereusement avec la limite.
Le Trail du Petit Saint-Bernard reste une magnifique épreuve, mais cette image rappelle que l’engagement ne doit pas faire oublier la sécurité. Le trail est un sport libre, certes, mais cette liberté suppose une exigence d’information complète, précise, et transparente. Pour que chaque coureur puisse s’engager en connaissance de cause.
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