Le Lyon Urban Trail était déjà farci de bouchons… est-ce bien raisonnable de viser 12 000 coureurs ?
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Le Lyon Urban Trail est un événement en pleine expansion… mais à quel prix ?
Le Lyon Urban Trail n’a jamais caché ses ambitions. Véritable institution printanière dans le paysage du running français, la course veut frapper fort en 2026 avec une jauge qui grimpe à 12 000 dossards. Une hausse spectaculaire de 2 500 participants par rapport à l’édition précédente — soit +26 %. Mais cette inflation numérique soulève une question essentielle : jusqu’où peut-on pousser les murs d’un trail urbain sans en trahir l’ADN ?
Car en 2025, avec “seulement” 9 500 coureurs, les ralentissements avaient déjà transformé certains passages en embouteillages à ciel ouvert. Traboules, escaliers, venelles… Le charme lyonnais se mérite, mais devient vite un piège quand le peloton se fige.
En 2025, les coureurs étaient à l’arrêt
Les témoignages affluent encore. L’an dernier, dans les ruelles du Vieux-Lyon, les bouchons ont rythmé les premières heures de course. Par endroits, les participants ont dû patienter plusieurs minutes sans pouvoir courir, parfois même avant le premier kilomètre. La montée Coquillat, pourtant retirée du parcours, n’a pas suffi à désengorger l’ensemble.
Même avec des départs par vagues, même avec un tracé remanié, le flux ne passait plus. La ville est belle, mais ses artères sont étroites. L’urban trail touche ici à sa contradiction majeure : son décor est unique, mais il n’est pas extensible. Là où la montagne offre de l’espace, la ville impose des goulets.
Changement de décor pour le départ
Pour éviter un remake en 2026, l’organisation a décidé de frapper un grand coup en déménageant le départ. Fini le parvis de Fourvière. Place désormais au quai Fulchiron, un espace plus vaste, mieux adapté à la mise en place de sas et au départ en masse. L’arrivée, elle, reste fidèle à la place Saint-Jean, en contrebas de la cathédrale, épicentre symbolique du LUT.
Quatre formats seront proposés le 29 mars 2026 : 12, 18, 28 et 38 km, avec des inscriptions qui ouvrent le 11 décembre à 14 h. L’affluence promet d’être massive. En 2025, plusieurs milliers de coureurs étaient restés sur liste d’attente.
Une réussite qui interroge tout un modèle
Lyon a été pionnière. Elle a inventé un concept : le trail urbain, entre escaliers, patrimoine et montée de cardio. Et depuis, plus de 300 villes françaises ont repris le flambeau. Marseille, Paris, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux ou encore des villes plus modestes comme Dijon ou Narbonne s’en inspirent.
Mais à mesure que le modèle se répand, la même interrogation revient : peut-on faire du trail urbain un événement de masse sans en dénaturer l’essence ? L’émotion de courir dans les ruelles, de grimper les escaliers à flanc de colline, de découvrir les traboules… tout cela repose sur la fluidité et la surprise. Si chaque virage devient un point de blocage, la magie s’estompe.
Les trails urbains en France
Les urban trails séduisent par leur originalité. Ils croisent patrimoine, dénivelé et ambiance festive. Mais il n’existe aucun classement officiel, aucune fédération ne les encadre. Ce sont des événements hybrides, à mi-chemin entre running classique et aventure touristique.
– Lyon Urban Trail (LUT) : la référence fondatrice, depuis 2008
– Éco-Trail de Paris : un mélange de trail et de parcours semi-nature
– Marseille Outdoor Experiences : mer, ville et relief dans un format méditerranéen
– Les trails de villes moyennes : Dijon, Reims, Rouen, avec une approche plus conviviale
En résumé, le passage à 12 000 participants marque un tournant.
C’est un cap historique pour un urban trail en France. Mais c’est aussi un test grandeur nature. Lyon veut prouver qu’on peut conjuguer grandeur et densité, sans perdre en qualité de course. Si le pari est réussi, il servira de modèle pour d’autres villes. Si les bouchons persistent, il relancera le débat sur la limite du format.
Ce qui est certain, c’est que les traileurs viendront. Parce qu’ils aiment Lyon. Parce qu’ils aiment courir dans les escaliers. Parce que le LUT, malgré ses défauts, reste une expérience à part. Reste à savoir s’il sera encore possible… de courir.






