Nombre de chaussures ont aujourd’hui un drop de 4 mm alors que les équipementiers ne juraient que par le 12 mm il y a encore quelques années. Et alors ?
Avant toute chose, redéfinissons ce qui est passé en quelques années du statut de notion absconse réservée à une secte d’initiés à argument de vente majeur des équipementiers grand public.
Le drop d’une chaussure est, exprimé en millimètres, la différence entre l’épaisseur de semelle sous le talon et l’épaisseur sous la plante de pied (ou la pointe, pas toujours évident de savoir).
Ainsi, si vous avez 25 mm de semelle sous le talon et 15 à l’avant, le drop de votre chaussure est 10 mm. Vous l’aurez constaté aisément, le drop est toujours … positif.
Pourquoi en parle-t-on autant aujourd’hui ? Souvenez-vous du début des années 2010 où les tenants du minimalisme affirmaient qu’en dehors du zéro-drop point de salut, argumentant que le pied de l’être humain a été créé pour courir (Born to Run) et que naturellement le drop entre le talon et la pointe est de zéro millimètre. Toute chaussure de course à pied se devant donc de ne posséder aucun drop. Ce qui, à l’époque, était en totale contradiction avec la totalité des modèles du commerce qui oscillaient entre 10 et 16 mm, mesures résultant d’études aux conclusions inverse qui prônaient l’amorti et l’attaque talon à tous crins.
Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et nombre d’études ayant montré que la vérité, comme toujours, se trouvait quelque part au milieu du chemin, à savoir
– une foulée un peu moins talonnée et plus sur l’avant du pied,
– associée à une cadence élevée,
– une fourchette de drop admissible est apparue faire consensus : 4-8 mm ne gênant pas l’attaque médio-pied tout en assurant un minimum d’amorti sous le talon.
Et toutes les grandes marques adoptant cette moyenne, sans doute la voie de la sagesse.