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Polémique à Chamonix : un sprint au finish gâche l’esprit du trail sur le 90 km du Mont-Blanc ?
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On ne s’attendait pas à ça. Sur l’une des courses les plus emblématiques de l’été, le 90 km du Marathon du Mont-Blanc, la troisième place s’est jouée… à la photo-finish. Une scène rare en ultra. Et qui divise profondément la communauté trail : Gautier Airiau a doublé Jean-Philippe Tschumi dans les derniers mètres d’un sprint final. Le geste est jugé « joueur » pour les uns, « mesquin » pour les autres. Un débat est lancé. Faut-il sprinter pour une place sur le podium quand l’esprit du trail se veut solidaire et respectueux ?
Une arrivée digne du 800 mètres
Après plus de 10 heures d’effort en montagne, c’est Théo Détienne qui s’est imposé avec autorité, en 10h54. Le Savoyard du team New Balance, nouveau partenaire de l’événement, a parfaitement géré sa course. Resté dans le sillage du Suisse Jean-Philippe Tschumi jusqu’au 50e km, il a ensuite pris les commandes dans la montée vers la Tête de l’Arolette, où il a même eu le luxe de faire une pompe symbolique, comme promis. La suite n’a été qu’un exercice de maîtrise, avec une avance qui a grandi jusqu’à cinq minutes au passage de la ligne.
Derrière lui, le jeune et prometteur Virgile Moriset a opéré une impressionnante remontée pour décrocher la 2e place. Mais c’est bien la lutte pour la troisième marche du podium qui a électrisé la fin de course.
Les circonstances du sprint
À l’entrée dans Chamonix, Jean-Philippe Tschumi semblait avoir course gagnée pour la 3e place. Légèrement en avance, il a ralenti dans la dernière ligne droite, saluant le public et savourant son arrivée, épuisé mais serein. Ce qu’il ignorait, c’est que derrière lui, Gautier Airiau — coureur discret mais tenace — n’avait pas dit son dernier mot.
Dans les 200 derniers mètres, Airiau accélère, revient sur Tschumi et déclenche un sprint. Il le dépasse sur la ligne, provoquant un mélange de stupéfaction, de gêne et de rires nerveux parmi les spectateurs. Certains crient à la trahison de l’esprit trail, d’autres saluent l’intelligence de course et la pugnacité. Finalement, pour éviter la polémique, les deux coureurs seront classés ex æquo : 11h01min11s pour l’un, 12 secondes selon d’autres sources pour l’autre, dans un flou qui traduit bien l’ambiance tendue.
Un sprint qui dérange
Sur les réseaux, les commentaires s’enflamment. « Il avait 20 secondes d’avance et il a pris le temps de saluer… l’autre lui grille la politesse, pas cool », commente un internaute. D’autres dénoncent un geste « anti-sportif », voire « honteux ».
Mais tout le monde n’est pas du même avis. Pour d’autres coureurs ou fans, Gautier Airiau a tout simplement joué sa carte jusqu’au bout. « C’est un podium, il y a de l’argent, du sponsoring, des points UTMB… ça se joue à fond jusqu’à la ligne », résume un autre. L’idée selon laquelle le trail serait un sanctuaire déconnecté de la compétition de haut niveau vole en éclats.
Trail ou compétition ?
Cette scène relance un vieux débat : jusqu’où peut-on aller dans la recherche de performance sans trahir l’ADN du trail ? La pratique s’est professionnalisée, les enjeux économiques ont explosé… mais une partie de la communauté refuse de voir l’ultra-trail devenir un simple sport de chrono et de rivalité.
Ce sprint, pour certains, symbolise une bascule. On n’est plus là pour admirer les montagnes ou partager l’effort, mais pour écraser le concurrent, même à la toute fin. À l’inverse, d’autres y voient la beauté du sport : après 92 km, avoir encore l’énergie et le mental pour jouer une place au sprint, c’est aussi une forme de grandeur.
L’organisation a tranché : les deux coureurs sont classés à égalité, sans doute pour désamorcer la polémique. Mais cette arrivée en sprint restera dans les mémoires. Non pas parce qu’elle est illégale — loin de là — mais parce qu’elle oblige le monde du trail à s’interroger : peut-on encore parler d’esprit trail quand l’ultra se termine comme un 100 mètres ? À chacun de juger.
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