Dans le monde du trail, la distance a longtemps été l’indicateur principal de performance. Pourtant, une tendance de fond se dessine : les vrais traileurs se focalisent de plus en plus sur le dénivelé positif (D+), au point que certains considèrent qu’il est devenu plus pertinent que les kilomètres parcourus.
La verticalité et le d+ : nouveau critère de référence en trail
L’obsession du D+ s’impose progressivement dans l’ultra-trail. Des courses mythiques comme l’UTMB ou la Diagonale des Fous ont toujours mis en avant leur dénivelé impressionnant, mais aujourd’hui, l’objectif de gravir 10 000 m en une seule sortie devient un véritable standard de référence.
Plutôt que de s’intéresser uniquement à la distance, les traileurs chevronnés comparent d’abord le dénivelé d’une épreuve avant de décider de s’y inscrire. C’est ce qui explique la popularité de défis comme l’Ultra-Trail de Montmartre ou encore les épreuves d’everesting, où l’objectif est d’accumuler l’équivalent de l’altitude de l’Everest.
Une évolution venue de l’entraînement
Historiquement, l’entraînement en trail a toujours intégré des sorties avec un fort dénivelé, notamment pour préparer les parcours alpins. Mais ces dernières années, le D+ est devenu une mesure de difficulté en soi, au point que certains trailers préparent des objectifs uniquement basés sur le dénivelé et non sur la distance.
On voit ainsi de plus en plus de plans d’entraîment proposant des blocs de montées répétées, des sorties consacrées exclusivement à la verticalité et une attention particulière portée à la capacité à accumuler du D+ sans exploser musculairement.
Le défi du D+ : limites et exigences
Si les vrais traileurs se concentrent sur le D+, c’est parce qu’il représente un enjeu technique et physique bien plus complexe que la simple distance. Julien Rancon, entraîneur du Nike Trail Team France, l’explique bien : « Ce qui fatigue un traileur, ce n’est pas tant la distance parcourue que la manière dont il la parcourt. Monter des pentes raides sollicite les fibres musculaires en profondeur, tandis que les descentes imposent des impacts violents sur les articulations et les tendons. »
Par conséquent, se focaliser sur le D+ oblige à repenser sa stratégie d’entraînement et de récupération. Certains traileurs réduisent même leur volume kilométrique pour se concentrer sur la capacité à enchainer les montées raides et techniques.
Le trail de demain : toujours plus vertical ?
Si la distance reste une métrique importante pour le grand public, les vrais passionnés savent que le D+ est le véritable juge de paix d’une course. Une épreuve de 50 km avec 5 000 m de dénivelé est bien plus redoutable qu’un ultra de 100 km sur terrain roulant.
Cette tendance se vérifie dans les courses les plus exigeantes du calendrier, où le ratio D+/km devient un critère essentiel pour déterminer la difficulté réelle d’un événement.
Ainsi, pour les traileurs aguerris, la véritable performance ne se mesure plus en kilomètres, mais en altitude gagnée. Plus que jamais, dans le trail, la valeur d’un coureur ne se juge pas à la distance qu’il a parcourue, mais au dénivelé qu’il a su encaisser.
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