Le défi d’Antoine Vandamme
Décembre à Paris semble être le lieu de tous les défis absurdes pour les traileurs privés de sommets enneigés. Après les marches de Montmartre poncées par les fadas de l’UTMM c’est la plus belle avenue du monde qui a été le nouveau terrain de jeu d’un challenge un peu débile comme on les aime !
Antoine Vandamme
Cette fois-ci, pas de casquette verte en vue, pas de marches à monter, pas de saumon ! On est plutôt sur une ambiance boutique de luxe, monuments historiques et pots d’échappements puisque c’est sur l’avenue des Champs Elysées que se déroule le défi absurde du jour.
Réaliser une course de 100 km entre la place de la Concorde et le rond-point de l’Etoile. C’est l’ultra-traileur Antoine Vandamme qui est à la manœuvre de cette sortie longue avant les fêtes.
Le bonhomme n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il est d’ores et déjà finisher de la Dragon’s Back (200 km / 11 000 m D+) en Angleterre, du Marathon des Sables en 2023, de l’Ecotrail de Paris mais aussi du Marathon du Parc Monceau, le tour du périphérique parisien en courant, etc.
Alors pourquoi les Champs Elysées ?
« 100km c’est une distance un peu iconique et l’avenue des Champs-Elysées aussi. Mais l’idée derrière ce défi est de connaître sa propre limite. » explique Antoine. « On oublie souvent la beauté de cet endroit. Les gens y sont assez dingues, c’est pour beaucoup de personnes le voyage d’une vie. Certains rêvent d’y aller, et moi j’y fais mon trail. Son architecture est magnifique. On oublie que Paris est sublime, c’est un musée à ciel ouvert. »
Entre magasins de luxe, restaurants, touristes en goguette, c’est davantage un slalom ou un parcours du combattant auquel il s’est frotté !
Côté performances, on a bien un 100.00 km réalisé en 9h30’33’’ soit un très honorable 5:42 d’allure moyenne. Le tout avec 612m de D+.
A noter que le temps total de la performance est un peu plus large (11h45’54’’) puisqu’Antoine a pris quelques moments dans le parcours pour prendre un café au Comptoir de l’Atelier, recharger son téléphone à l’Apple Store des Champs, aider un touriste qui avait perdu son téléphone, etc. Visiblement Antoine en a également profité pour travailler, puisqu’il rapporte sur Linkedin
« J’ai eu beaucoup de temps pour voir toutes les transactions Cushman & Wakefield sur l’Avenue, puisque j’y travaille !»
Reste la question du pourquoi ??
Pourquoi s’infliger des aller-retours absurdes dans le bruit, la pluie, la grêle, la pollution et la foule ?
« Pour essayer de courir le plus longtemps possible, je devais me lancer des défis ».
Visiblement un peu masochiste puisqu’il résume l’expérience par « Les 100-Élysées, absolument horribles ». Quand on interroge les raisons profondes qui l’ont poussées à continuer, Antoine nous raconte
« Je fais beaucoup de choses pour ma mère, qui a séjourné en soins palliatifs. Quand je suis proche d’abandonner, je pense à elle, je serre les dents. Elle a eu plusieurs cancers, donc ce que je fais, ce n’est rien par rapport à ça. Dans le trail, on a tous des histoires un peu dures de la vie auxquelles se rattacher ».
Mais s’il avait représenté des bonnes causes lors d’autres courses, participant à la distribution de fournitures scolaires au Maroc, récoltant des fonds pour une association de soins palliatifs ou travaillant avec le Samu social, ce défi des Champs Elysées n’était visiblement qu’un trip personnel. Nombreux sont d’ailleurs les commentaires acerbes dans les réactions, beaucoup voyant dans la démarche une simple démarche pour satisfaire son ego, bien loin des valeurs écologiques du trail. Et alors ? Tout le monde ne coure-t-il pas avant tout pour se faire du bien ? Se faire du bien à la santé, au moral, à l’ego, pour gagner des sous ou pour oublier une séparation mais chacun a ses raisons de mettre un pied devant l’autre !
Alors au total, qu’il s’agisse de faire des œuvres d’art dans les rues avec la trace GPS, de voir du pays, d’aligner des tours de stade, de visiter les capitales d’Europe, de faire des allers-retours infinis, de gravir les sommets ou de patauger dans la boue, continuons à courir en 2025 pour ce qui nous motive !
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