Le risque en trail
Le trail, un sport exigeant… même sur 10 ou 15 kilomètres
On associe souvent les risques graves à l’ultra-trail, aux longues distances, au dénivelé extrême ou aux conditions météo dantesques. Pourtant, la réalité est plus nuancée. Un effort intense, même court, peut provoquer des déséquilibres physiologiques majeurs : coup de chaleur, arythmie, malaise vagal, voire arrêt cardiaque. Le jeune coureur décédé à Angers n’était pas un débutant. Il était gendarme, en bonne condition physique, et pourtant, cela n’a pas suffi.
Le risque en trail
L’illusion de sécurité des « petites courses »
Les formats de 10 à 20 kilomètres attirent de nombreux amateurs qui les abordent avec enthousiasme, parfois sans réelle préparation ni suivi médical régulier. Or, ce sont précisément ces profils, souvent jeunes, confiants, et peu suivis médicalement, qui peuvent se retrouver en situation de danger sans signe avant-coureur. Le danger ne vient pas toujours d’un col à 3 000 mètres d’altitude, mais parfois d’un sentier local en bord de rivière, en plein printemps.
Des bilans médicaux trop rares chez les amateurs
En France, le certificat médical est encore souvent vu comme une formalité. Le fameux « apte à la pratique du sport » ne garantit ni un électrocardiogramme, ni un dépistage approfondi des risques cardiaques. Il est urgent de mieux sensibiliser les traileurs, les clubs et les organisateurs à l’importance du suivi régulier, même en l’absence de symptômes. Un électrocardiogramme de repos ne coûte que quelques dizaines d’euros. Un test d’effort en coûte un peu plus, mais peut sauver des vies.
Se préparer ne signifie pas juste s’entraîner
Préparer une course, ce n’est pas juste enchaîner les sorties longues et les séances de côtes. C’est aussi apprendre à écouter son corps, savoir renoncer si une douleur persiste, ou si une fatigue inhabituelle survient les jours précédant l’épreuve. C’est également veiller à son sommeil, à son hydratation, et à son état mental. Le corps envoie souvent des signaux d’alerte, mais encore faut-il les entendre.
Le trail est une aventure personnelle, un dépassement de soi, une communion avec la nature. Mais il ne doit jamais faire oublier qu’il engage le corps dans un effort intense. Même sur 15 kilomètres, même à l’entraînement. Ce drame en Pays de la Loire, aussi brutal qu’injuste, doit rappeler à chacun – organisateurs, coureurs, proches – que la santé ne doit jamais être reléguée au second plan. Le trail doit rester un plaisir, mais un plaisir éclairé.
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