Le feuilleton du dopage à Sierre-Zinal vient de franchir une nouvelle étape sur le terrain judiciaire. Mis en cause par l’organisation après le contrôle positif de son athlète Joyline Chepngeno, le coach Julien Lyon a décidé de saisir la justice civile. Et il a obtenu, dès le 19 septembre, une première décision en sa faveur.
Le problème du dopage dans le team des Milimani Runners dirigé par Julien Layon
Le 9 septembre, les organisateurs de Sierre-Zinal annonçaient la disqualification de Joyline Chepngeno, victorieuse de l’édition 2025 mais contrôlée positive à une substance interdite. L’Athletics Integrity Unit (AIU) a confirmé une suspension de deux ans. Cette affaire a immédiatement rappelé celle de 2022, quand Mark Kangogo, également issu du team Milimani Runners, avait lui aussi été rattrapé par un contrôle positif.
Julien Lyon contre-attaque
Face à cette répétition, le comité de course a pris une mesure exceptionnelle : non seulement exclure l’athlète concernée, mais aussi interdire Julien Lyon de toute implication future dans l’événement, et bannir la structure Milimani Runners de l’épreuve.
Estimant cette sanction injuste et attentatoire à son image, Julien Lyon a contre-attaqué. Selon lui, la responsabilité du dopage incombe exclusivement à l’athlète, et l’AIU n’a jamais mis en cause ni son rôle, ni celui de son équipe. Il reproche au comité d’avoir rendu une « justice parallèle » en l’associant directement à l’affaire.
Le 19 septembre, le Tribunal a rendu une décision dite superprovisionnelle.
Concrètement, cela signifie que le juge, sans entendre encore toutes les parties, a estimé urgent de demander à l’organisation de retirer de son communiqué officiel les passages incriminant Julien Lyon et Milimani Runners.
Une victoire partielle et provisoire
Le comité d’organisation a confirmé avoir reçu cette ordonnance et s’être exécuté. Mais il rappelle que cette décision est temporaire et ne préjuge pas du jugement final. L’instruction suit son cours, et Sierre-Zinal affirme vouloir coopérer pleinement avec la justice.
De son côté, Julien Lyon salue un premier succès judiciaire et insiste sur sa volonté de défendre une pratique propre. Il souligne que l’AIU ne l’a jamais tenu pour responsable et regrette que des comités d’organisation s’autorisent à aller au-delà des instances officielles.
Une fracture qui dépasse le cas individuel
Derrière ce bras de fer, c’est une question plus large qui se dessine : comment gérer la répétition de cas positifs liés à une même structure, même en l’absence de preuves de complicité ? Les organisateurs estiment devoir protéger leur image et l’éthique de l’événement. Le coach revendique, lui, la présomption d’innocence et le respect du droit.
Quoi qu’il en soit, la décision finale du Tribunal sera très suivie. Car elle pourrait faire jurisprudence dans la manière dont les courses de trail s’autorisent – ou non – à sanctionner des entraîneurs et des équipes au-delà des instances antidopage officielles.
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Mention éditoriale
Le titre de cet article reflète une réalité juridique précise : Julien Lyon a effectivement obtenu gain de cause devant le Tribunal de Sierre dans le cadre d’une décision superprovisionnelle rendue le 19 septembre 2025. Cette ordonnance oblige les organisateurs de Sierre-Zinal à retirer de leur communiqué officiel les passages mettant en cause le coach et sa structure Milimani Runners. Il s’agit bien d’une victoire judiciaire à ce stade, ce qui justifie l’emploi du terme « gagne » dans notre titre.
Toutefois, il convient de rappeler que cette décision est provisoire et ne préjuge en rien du jugement au fond. La procédure civile engagée par Julien Lyon suit son cours, et l’issue finale dépendra des prochaines étapes judiciaires.
Cet article n’a pas pour objet de trancher la question des responsabilités, mais de relater des faits publics et avérés. Les informations mentionnées proviennent des communiqués officiels de Sierre-Zinal, des décisions du Tribunal et des prises de parole de Julien Lyon. Toute interprétation doit donc être lue à la lumière de ce contexte : l’affaire est en cours, et la justice seule dira le dernier mot.