Cela va bientôt faire un an que nous sommes privés de dossards. Face à ce constat, il y a deux types de réactions : les traileurs que cela frustre énormément de ne pas se retrouver sur une ligne de départ ET les traileurs qui s’en fichent.
Chaque position a ses avantages et ses inconvénients. Si ne pas avoir d’objectif à court terme peut sembler utile, voire rafraichissant, à plus long terme, la balance avantage/inconvénient aura tendance à s’inverser. C’est la raison pour laquelle il est important, voire primordial, de remplacer des objectifs de compétition par d’autres objectifs personnalisés. Et ce pour plusieurs raisons.
Absence de compétition :
trois avantages à garder des objectifs
1- Pour le côté psycho, la motivation
Pour une majorité de sportifs en général et de trailers en particulier, c’est important d’un point de vue psychologique.
Avec un objectif à long terme, et donc un but à atteindre, les entraînements seront vus comme un moyen en vue d’une fin.
Pour certaines sorties, ce n’est pas spécialement utile, mais pour des séances de spécifique (celles pour lesquelles la procrastination est plus courante), avoir un objectif rendra service. Et pour cause, en caricaturant un peu le trait, faire une séance de VMA en côte quand on a envie de vomir après une heure sera plus facile si c’est pour finir un ultra avec un peu moins de difficultés. S’il n’y a pas de carotte à plus long terme, la séance spécifique aura de grande chance d’être zapée.
2- Pour éviter le surentrainement
Garder un objectif final peut s’avérer très utile pour structurer ses cycles d’entraînement d’une part, pour éviter le surentraînement d’autre part.
Préparer un objectif prend douze à quinze semaines avec plusieurs phases de préparation et de récupération.
– En général, les quatre premières semaines, ce sera de la préparation générale (avec plus de VMA) ;
– les quatre semaines qui suivent, ce sera plus de la préparation spécifique (avec plus de seuil et plus de sorties longues) ;
– les quatre semaines d’après, ce sera de l’entretien et de la récupération ;
– Vous avez ensuite votre objectif ;
– puis deux à trois semaines de récupération.
Ces cycles correspondent à des états de forme spécifiques.
Pour le dire autrement, le volume kilométrique dans un cycle d’entraînement ressemble un peu à une courbe de Gauss (en cloche), et ne doit pas ressembler à un plateau.
3- Pour éviter la lassitude
Suivre un cycle sera très utile pour vous permettre de varier les efforts et de retarder, voire éviter la lassitude.
Absence de compétition :
deux risques à s’entrainer sans objectifs
En ne suivant pas de cycle d’entrainement (même dans les grandes lignes), et en ne courant qu’à la sensation, le traileur prend deux risques : ne pas progresser et se blesser.
1- Ne pas progresser
Ne faire que ce qu’on aime à l’entrainement aura pour conséquence inéluctable de moins progresser. Ce n’est pas très grave, c’est plus une question de choix personnel qui questionnera la relation du sportif avec sa pratique du trail.
2- Se blesser
Ne faire que ce qu’on aime à l’entrainement aura pour autre conséquence de trop en faire sans respecter les phases de récupération, et là, c’est la blessure assurée.
Le traileur qui aime les séances VMA, et qui en fait trois par semaine, va user son organisme.
Comment remplacer les objectifs de compétition
On court en général de quatre manière différentes avec le footing, la séance VMA, la séance au seuil et la sortie longue (ou rando-course). Dit comme ça, cela semble fort varié, sauf que si vous pratiquez depuis quelques années, vous avez bien dû observer que ça pouvait être assez répétitif, voire lassant. A part varier les lieux, difficile de faire mieux. En revanche, si vous remplacez les footings par des séances de natation ou de vélo (VTT, vélo de route ou même vélo d’appartement), vous verrez que vous reviendrez ensuite sur la course avec beaucoup plus d’entrain. En d’autres termes, vous aurez les mêmes bénéfices (entretien de la machine) et serez bien plus focus sur vos objectifs. Et pour ne rien arranger, vos genoux ne s’en porteront que mieux.
Comment remplacer les objectifs de compétitions par des objectifs personnalisés ? Plusieurs solutions existent. Cela va sans dire, mais ce choix doit se faire avant de commencer son cycle. Il est possible de choisir un objectif route ou un objectif trail.
Absence de compétition :
s’entrainer avec un objectif route
En choisissant un objectif route, on peut chercher un segment Strava de 10km, de 15km, de 20km, un semi ou un marathon avec un objectif de temps (nous pourrons revenir dans un autre article sur comment définir un objectif de temps).
Absence de compétition :
s’entrainer avec un objectif Trail
En choisissant un objectif trail, on peut prendre une distance plutôt courte (autour de 20/25km) sur laquelle sur laquelle on essaie de faire un temps (pareil, les segments Strava sont plutôt biens pour ça).
Mais ce n’est pas tout. Ça demandera un peu plus de logistique, mais on peut également préparer un parcours de rando assez long qu’on accomplit comme un ultra (beaucoup de trails donnent accès à leurs fichiers GPX).
Absence de compétition :
s’entrainer avec un objectif de polyvalence
Polyvalence
Si on souhaite avoir comme credo la polyvalence, on peut alterner des cycles trimestriels ainsi :
- 1 trail long ou ultra (50/60km et plus)
- 1 route court (jusque 20km)
- 1 trail court (jusque 25km)
- 1 route long (type marathon)
L’idée étant de réussir à alterner du court et du long, mais aussi de la route et du trail, c’est aussi le secret pour progresser et ne pas se lasser.