Et si le traileur manquait de confiance en lui ?
Un poncif assez entendu et lu serait de faire des traileurs des personnes narcissiques et arrogantes. Cette impression est liée à ce narcissisme mis en avant par l’avènement des réseaux sociaux et par le fait que des personnes peuvent se dire que ça ne sert à rien de courir un ultra si ce n’est pas possible de le vomir à la face du monde. Les fan-page où des personnes racontent leurs prépas en sont un bon symbole.
Cependant, je serais assez tenté de me questionner et de me positionner complètement à l’opposé de cette vision.
Autrement dit, et si le traileur était une personne manquant grandement de confiance en elle ? Trois postulats me viennent en tête pour défendre cette idée.
Manque de confiance en soi du traileur… PREUVE 1 :
Le traileur qui a une page Facebook veut se persuader qu’il est bon (alors qu il est trop moyen)
En premier lieu, l’idée selon laquelle plus une personne qui aura une grande gueule cherchera à masquer le manque de
confiance en elle. On connaît tous des crocodiles (une grande bouche et des petits bras) et à force de les pratiquer, on s’aperçoit assez vite que plus ils parlent, plus ils souffrent en réalité. Parler beaucoup est une façon, certes maladroite, de cacher un manque de confiance en soi. Et je suis toujours tenté de me dire qu’en lisant les débriefs de course, les tranches de vie de coureurs à travers des fan-pages ou des articles divers, finalement, si leurs auteurs ont besoin que l’on sache à quel point ils sont fort, grands, courageux (et tout ce que vous voudrez), c’est parce qu’ils ne parviennent pas à en être persuadés eux-mêmes (et qu’ils ont besoin des autres).
Manque de confiance en soi du traileur… PREUVE 2 :
L’utra-traileur n’est jamais sûr de ne pas abandonner
En deuxième lieu, l’idée qu’il faut une sacrée dose d’humilité (frisant le pathologique) pour se frotter à un ultra-trail. En effet, qui, au départ d’une Saintélyon, d’un UT4M, d’un UTMB ou d’une 6000D, est sûr à 100% qu’il pourra aller au bout ?
Personne, pas même les élites. C’est entre autres ce qui fait le charme d’un ultra, c’est que sur la ligne de départ, personne n’est à l’abri d’un gros coup de mou, d’une chute, d’une blessure, de problèmes intestinaux… Et pour prendre le départ d’une course qu’on n’est jamais sûr de finir, je suis convaincu qu’il faut une sacrée dose d’humilité mélangée à un manque de confiance en soi.
Manque de confiance en soi du traileur… PREUVE 3 :
le traileur a des choses à se prouver
Enfin, je suis tenté de prendre le problème un peu différemment et de me demander ce que l’on peut avoir besoin de se
prouver à nous-mêmes pour aller crapahuter plus de trente heures dans les montagnes. Ce constat est peut-être plus
personnel, mais je suis convaincu que si j’avais été une personne avec plus de confiance en moi, jamais je n’aurais pensé à me lancer dans le trail.
Et pour vous, un traileur est arrogant ou, au contraire, manque-t-il de confiance en lui ?
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