On limitera le propos ici à la concurrence est-africaine , celle qu’on retrouve traditionnellement sur les courses de fond, afin d’autoriser a minima la «comparaison».
Nous entendons déjà les cris d’orfraie des cucks infiltrés de l’esprit running, outrés par la démarche et la réflexion.
Passons outre la bien-pensance molle et osons une courte réflexion …
Nous avançons trois raisons pour expliquer cette absence relative (pour ne pas dire absolue) de concurrence africaine sur ultra-trail. Des raisons qui s’articulent entre elles avec une certaine cohérence d’ailleurs. Face à la richesse du sujet, nous tacherons dans ce cadre une synthèse que d’aucuns trouveront forcément grossière, voir caricaturale. Nous les invitons d’ores et déjà à formuler leurs remarques, griefs, questions et précisions en commentaire afin d’alimenter le débat.
1- Le motif culturel …
Au Kenya, nous narre-t-on, on court. On court pour aller à l’école. Pour revenir de l’école. Pour aller au puits, on court. Les grands espaces et le confort spartiate amènent l’Homme à se déplacer à pied. La course à pied réduit les espaces, le temps. Une prédisposition se développe comme une évidence. Comme une impérieuse nécessité, pratique.
L’avènement du sport en général et de l’athlétisme en participer en Valeur Universelle mettait ainsi la lumière sur ces kényans si rapides et endurants. Une domination en forme d’hégémonie éclaboussait les courses de fond et de demi-fond. La course à pied est un moyen de transport. L’Homme s’adapte pour être économe et efficace.
2… conforté par des considérations financières.
L’érection du sport en Valeur Universelle rime (hélas? S’agissant du moins des excès qui vont forcément avec …) avec business. Sponsoring, marketing et sportifs mués en homme-sandwich au service des marques. Le sport se professionnalise, le sportif en tire des revenus.
Les fondeurs africains glanent les primes des marathons internationaux pour faire vivre la communauté. Le fondeur va donc où l’argent se gagne. Et l’argent se gagne très tôt sur la route. Le Trail n’existe pas médiatiquement, et donc économiquement ! Le fondeur africain qui vit désormais de sa locomotion est pragmatique. Il est désormais suivi par les grandes marques en quête de com’, de buzz et de records. Les dérives débordent désormais ce qui était jusqu’alors une belle Histoire …
3- Adaptations morphologiques, climatiques et in fine génétiques ?
Le temps et l’espace forgent les gens. A court terme bien sûr. Et à long terme ? Darwinisme et adaptation de l’Homme à son milieu. Dire que tous les Hommes sont identiques est une imposture et ne relève que de l’idéologie. La diversité de l’espèce humaine s’inscrit dans la diversité des contextes, des cadres de vie, du climat, de la géographie.
Ainsi , un est-africain a-t-il vocation à exceller à courir 60 bornes dans la neige comparativement à un descendant de montagnard ? Trivial …
Imaginez deux secondes un fondeur Kényan. Bon, pas beaucoup de gras au-delà des quelques réserves viscérales (qu’on ne voit pas!) 40Km …50 km, ça passe. Mais 100km ? Il est possible que le mur finisse par être très très haut, et ce malgré le ravito. L’occidental dispose quant à lui de bien plus de réserve en AGL. Ceci pourrait-il expliquer une inversion de la domination sur Ultra ? D’ailleurs, physiologiquement, les femmes ont une masse graisseuse supérieure à celle des hommes et excellent sur l’ultra-ultra. Le gras est le carburant de l’ultra !
Elle remporte une course de 400km et pulvérise le record d’un homme
Prospective tant le Kényan se fait rare sur ces formats. Avec la médiatisation du Trail (et donc l’afflux de l’argent), verra-t-on la «culture» kényane se tourner vers le Trail ? Pour quels résultats? Iten ouvrira-t-elle ses portes aux barbus à camelbak?
Rappelons enfin que l’est-africain ne court pas pour se dépasser et pour la beauté du geste, il court pour vivre !
La génétique lato sensu expliquant la suprématie des kényans (et avec eux des éthiopiens, et de plus en plus des ougandais) sur marathon est une sorte de tabou forgé par le consensualisme mou. Un truc de «blancs» politiquement correct qui irradie le sport. La diversité est pourtant l’arc-en-ciel de l’espèce humaine …
Jean R.
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