Quand la douleur s’installe sous le talon, chaque foulée devient un calvaire. L’épine calcanéenne, aussi appelée éperon calcanéen, est un fléau bien connu des coureurs, notamment en trail, où les appuis répétés sur terrains irréguliers accentuent les tensions plantaires.
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Ce n’est pas toujours l’excroissance osseuse elle-même qui fait mal, mais l’inflammation du fascia plantaire, ce tissu qui relie le talon aux orteils et qui encaisse de plein fouet les impacts au sol. Alors que faire quand on en souffre ? Faut-il s’arrêter ? Et surtout, combien de temps ?
En cas d’épine calcanéenne l’arrêt est quasiment incontournable.
Continuer à courir malgré la douleur ne ferait qu’aggraver l’inflammation, renforcer la crispation musculaire et ralentir la cicatrisation. Mais la durée de repos dépend de plusieurs éléments. D’abord, l’intensité de la douleur. Certains peuvent marcher sans peine mais grimacent dès qu’ils accélèrent ou prennent un appui fort. D’autres peinent à poser le pied le matin au réveil, un signe typique d’aponévrosite plantaire. Ensuite, le type de course pratiqué joue un rôle. En trail, le terrain instable, les descentes techniques et la longueur des sorties rendent la reprise plus délicate qu’en course sur route ou sur tapis.
Le métier de la personne concernée compte aussi. Un traileur qui travaille debout toute la journée, en cuisine ou en grande surface, sera plus difficilement au repos qu’un autre qui passe sa journée assis.
Même les meilleures semelles amortissantes ne suffisent pas toujours à soulager l’inflammation si la posture reste inadéquate ou si les chaussures sont mal adaptées.
Dans les cas les moins graves, une courte pause peut suffire. On coupe quelques jours, on glace régulièrement, on étire le mollet et le fascia, on choisit des chaussures bien amorties et on adapte l’intensité de ses footings. Mais dès que la douleur devient persistante ou qu’elle s’aggrave à l’effort, une vraie coupure s’impose. Cela peut durer plusieurs semaines. Ce n’est pas tant l’épine qu’il faut traiter, mais l’ensemble du système plantaire. Parfois, une infiltration ou des séances de kiné s’avèrent nécessaires pour calmer l’inflammation. Le repos relatif est alors la meilleure option, en privilégiant des sports portés comme le vélo ou la natation.
Reprendre trop tôt, même si l’on se sent mieux, expose à une rechute immédiate.
Il faut attendre de ne plus ressentir de douleur au lever, d’être capable de marcher longuement sans gêne, et d’enchaîner quelques sauts ou appuis toniques sans réaction inflammatoire. La reprise doit être progressive, en douceur, sur terrain plat, avec des chaussures adaptées, en intégrant des phases de renforcement musculaire et d’assouplissement.
Il n’existe pas de durée universelle d’arrêt. Certains reprendront après quelques jours, d’autres auront besoin de plusieurs semaines. Ce qui compte, c’est d’écouter son corps, de se faire accompagner si besoin, et de ne pas céder à la frustration. L’épine calcanéenne est un signal d’alerte. Plutôt que de le voir comme une punition, il faut le considérer comme une opportunité de corriger certaines habitudes : améliorer sa foulée, renforcer ses appuis, mieux choisir ses chaussures ou gérer ses charges d’entraînement.
En trail, où les pieds sont soumis à rude épreuve, cette blessure rappelle à quel point l’entretien du pied est aussi important que celui du cardio. Courir, c’est encaisser. Et pour encaisser, il faut être prêt, de la tête aux talons.
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