entrainement hypoxie
Suite à l’article d’hier parlant de simuler l’hypoxie (entrainement en montagne) en inhalant du monoxyde ce carbone, j’ai demandé à un ami médecin ce qu’il en pensait.
entrainement hypoxie
entrainement hypoxie : inhaler du monoxyde de carbone pour doper son endurance ? Ce que dit un médecin du sport
Un globule rouge c’est un mini-van à oxygène : tu peux ranger 4 oxygène dedans.
Le CO c’est le pote chiant qui s’incruste en mode forceur. Il vient prendre la place de l’oxygène sur le globule rouge. Et il reste longtemps.
Du coup le globule rouge, il se balade avec seulement 3, 2, 1 ou 0 oxygènes dans le sang.
Donc forcément, il ne peut pas amener l’oxygène aux muscles, puisqu’il en transporte moins.Donc cela recrée les conditions de haute altitude où il y a moins d’oxygène dans l’air.
Le corps est obligé de réagir et fabrique de l’EPO, ce qui crée de nouveaux globules rouges tout neuf.
Au total, on a augmenté pendant une centaine de jours la capacité totale de transport d’oxygène du corps.Donc bonne idée dans l’absolu. D’où les entrainements en altitude et l’EPO en dopage.
Mais le CO c’est ultra difficile à manier et les effets secondaires peuvent être ultra dangereux, voir mortels
Un globule rouge, c’est un mini-van à oxygène
Selon l’image utilisée par le médecin interrogé, « un globule rouge, c’est comme un mini-van qui peut transporter 4 molécules d’oxygène ». Lorsqu’on respire normalement, chaque globule rouge remplit son quota, pour ensuite livrer l’oxygène aux muscles. Mais en présence de monoxyde de carbone, tout change.
Le CO est comparé à un « pote chiant qui s’incruste en mode forceur ». Il prend la place de l’oxygène sur l’hémoglobine et y reste longtemps, empêchant ainsi le globule rouge de remplir sa fonction. Résultat : au lieu de transporter 4 molécules d’oxygène, le globule rouge n’en transporte plus que 3, 2, 1… voire aucune.
Une hypoxie forcée, comme en haute montagne
Ce mécanisme recrée artificiellement un état d’hypoxie, c’est-à-dire une baisse de la disponibilité de l’oxygène dans l’organisme. C’est exactement ce qui se produit en altitude. Pour compenser, le corps réagit en produisant de l’EPO (érythropoïétine), une hormone qui stimule la création de globules rouges.
Cette surproduction permet, au bout de plusieurs jours ou semaines, d’augmenter la capacité de transport d’oxygène dans le sang. D’où l’intérêt bien connu des stages en altitude chez les athlètes d’endurance, et le recours (illégal) à l’EPO dans le dopage.
Un jeu très dangereux
S’il est vrai que l’exposition à une hypoxie contrôlée peut améliorer l’endurance, le recours au CO est une toute autre histoire. Ce gaz est difficile à doser, imprévisible et extrêmement toxique. Une légère erreur d’exposition peut entraîner des troubles neurologiques, des dégâts pulmonaires, voire la mort.
« Bonne idée sur le papier, mais ultra dangereux en pratique », résume le médecin. Là où la montagne impose un stress naturel au corps, le monoxyde impose un empoisonnement partiel, avec des effets secondaires potentiellement irréversibles.
S’inspirer des mécanismes de l’altitude pour améliorer son endurance est une stratégie bien connue et encadrée dans le sport de haut niveau. Mais détourner cette logique en inhalant un gaz mortel est une dérive insensée. Dans le trail comme ailleurs, la performance ne justifie pas de flirter avec le danger absolu. L’hypoxie peut être un outil, mais le CO restera toujours un poison.
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Cet article repose sur une explication médicale vulgarisée à des fins pédagogiques. Il ne constitue en aucun cas une incitation à utiliser des substances dangereuses. Toute tentative d’exposition volontaire au monoxyde de carbone est fortement déconseillée et peut avoir des conséquences graves sur la santé.