Nicolas Duplàa, traileur basque de 39 ans, a signé un exploit totalement improbable : remporter le Marathon des Sables Jordanie, sur le format 100 km, chaussé non pas de chaussures techniques dernier cri, mais d’espadrilles traditionnelles basques.
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Courir en espadrilles en plein désert, sans amorti, avec des chaussures en toile ?
Le décor est posé : désert du Wadi Rum, chaleur sèche, sable à perte de vue, et plus de 600 concurrents venus des quatre coins du monde pour affronter l’un des ultra-trails les plus redoutés du circuit. Pendant quatre jours, trois étapes chronométrées s’enchaînent pour boucler au choix 70, 100 ou 120 km. Nicolas Duplàa a choisi la version intermédiaire, bouclée en 10 h 21 min 34 s… en espadrilles. Et il ne s’est pas contenté de la terminer : il l’a remportée.
Un choix délibéré : l’amour de la Soule avant le confort
Chez Nicolas, rien de folklorique ou de provocateur. Derrière ce choix radical se cache un engagement profond : promouvoir le Pays Basque, sa culture, ses artisans, et plus précisément la Soule, province montagneuse dont il est originaire. « Je cours en espadrilles pour mettre en avant notre savoir-faire, montrer que ces chaussures sont solides, légères et qu’elles peuvent affronter les pires terrains », explique-t-il.
Ce n’est d’ailleurs pas un coup d’essai : cet habitué des défis désertiques (Marathon des Sables au Pérou, à Fuerteventura et version « Legendary » au Maroc) est aussi président du club Xiberotarrak, et cofondateur de l’association « La Grande Espadrouille », qui organise chaque année le championnat (officieux) de course en espadrilles à Mauléon.
Comment se préparer à courir dans le sable en espadrilles ?
Pas question de s’aligner au départ à la légère. Nicolas sait parfaitement ce qu’il fait. Son entraînement est rigoureux, son expérience des terrains désertiques solide, et sa connaissance de son corps affûtée. S’il reconnaît que les espadrilles n’apportent aucune protection sur terrain dur, il y trouve aussi des avantages : une foulée plus naturelle, plus légère, et une posture plus respectueuse de son schéma corporel. « Sur le sable, la différence avec des chaussures classiques est minime », précise-t-il. « Mais sur les parties rocailleuses, ça devient exigeant. Il faut rester concentré et adapter sa cadence. »
Une aventure bien plus grande qu’un simple chrono
Le Marathon des Sables Jordanie n’est pas qu’une course. C’est une immersion. Des nuits en bivouac sous les étoiles, des échanges entre participants, une solidarité rare, et des paysages à couper le souffle. Nicolas parle d’un « voyage intérieur », d’une « semaine de vacances sportives » où chaque pas est un dialogue avec le désert. De la Mer Morte à Pétra, en passant par les immenses arches de pierre du Wadi Rum, cette aventure dépasse de loin la simple performance sportive.
À noter pour les amateurs curieux
Le prochain championnat du monde officieux de course en espadrilles aura lieu le 15 août 2026 à Mauléon, dans le cadre de la Fête de l’Espadrille. Une course de 5 km ouverte à tous, dans une ambiance conviviale et festive, avec des animations autour du sport et de l’artisanat local. Un événement à suivre pour découvrir cette discipline unique où la tradition rencontre le défi physique.
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Crédit photo : Ian Corless, Marathon des Sables, communiqué de presse
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