Vous vous souvenez quand Catherine Poletti, la boss de l’UTMB disait au micro de Gaël qu’ils n’étaient pas des bisounours. Aujourd’hui j’ai des doutes : proposer aux traileurs de payer plus leur inscription pour compenser leurs émissions carbone… personne ne va payer plus cher !
L’UTMB et la naïveté d’une contribution carbone volontaire : un pari risqué ?
L’UTMB, événement phare du trail mondial, a annoncé pour 2025 une « contribution carbone volontaire » destinée aux coureurs amateurs lors de leur inscription. Cette initiative, visant à compenser l’impact écologique des trajets des participants, peut sembler louable en apparence. Mais croire que les coureurs accepteront volontairement de payer davantage pour financer des projets environnementaux, c’est se mettre le doigt dans le nez !
Une communication bien rodée, mais des doutes persistants
L’UTMB justifie cette démarche par un constat accablant : plus de 80 % des émissions carbone liées à l’événement proviennent des déplacements des coureurs et de leurs accompagnants. Ce chiffre, bien qu’alarmant, reflète surtout la complexité d’un événement international attirant des participants de 118 pays. Cependant, faire reposer cette responsabilité sur les épaules des coureurs peut apparaître comme un transfert de charge déguisé. Après tout, rien n’empêche ces derniers de calculer eux-mêmes leur empreinte carbone et de contribuer directement, sans passer par l’organisation.
Une contribution mal positionnée
La contribution carbone volontaire sera calculée en fonction de la distance parcourue et du mode de transport choisi. Ainsi, un trajet en train entre Annecy et Chamonix coûtera à peine 0,05 €, tandis qu’un vol Sydney-Chamonix atteindra 120 €. Si les montants paraissent raisonnables, il est naïf de penser que la majorité des participants adhéreront spontanément à cette démarche, surtout en période d’inflation et face au coût déjà élevé des inscriptions… en général tu mets tout dans ton inscription, tu économises, et les derniers euros, tu ne les as plus !
De plus, certains pourraient y voir une tentative de l’UTMB de verdir son image sans s’attaquer aux véritables leviers pour réduire son empreinte carbone : limiter le nombre de participants internationaux ou encourager activement des alternatives de transport durable.
Une incitation plutôt qu’une taxation
Une alternative plus convaincante aurait été de récompenser les comportements exemplaires, par exemple en offrant des réductions sur les dossards aux coureurs privilégiant le train ou le covoiturage. À l’heure actuelle, la proposition ressemble davantage à une mesure symbolique qu’à une réelle transformation écologique.
Un pari risqué pour l’UTMB
2025 sera une année test pour cette initiative. Si elle échoue à convaincre, elle pourrait creuser davantage le fossé entre les organisateurs et une communauté de traileurs de plus en plus critique envers la montée des coûts et l’internationalisation à outrance de l’événement. À défaut d’un véritable engagement en faveur de l’environnement, cette contribution risque de passer pour un simple artifice.
L’UTMB semble miser sur la bonne volonté des participants. Mais croire que ces derniers accepteront de payer plus, sans contrepartie directe, témoigne d’une certaine naïveté. Le succès de cette mesure dépendra donc largement de l’équilibre entre sensibilisation, incitation et bénéfices concrets pour les coureurs comme pour la planète.
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crédit photo : un bisounours