Une fausse alerte déclenche un branle-bas de combat dans les Pyrénées
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Dimanche 9 novembre 2025, alors que le soleil déclinait sur les crêtes enneigées de l’Ariège, les gendarmes du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) reçoivent une alerte inquiétante. Une jeune randonneuse, localisée près du refuge du Rulhe, à plus de 2 400 mètres d’altitude, signale une situation d’urgence. Le message, transmis par satellite depuis une zone sans couverture réseau, fait état d’un possible début d’hypothermie. Une alerte grave qui, dans ce contexte montagnard et en période de froid, ne peut être prise à la légère.
Un appel à l’aide et les secours en montagne mobilisés… pour un pied froid
Les premières minutes sont cruciales. Les coordonnées GPS sont automatiquement transmises par la plateforme intermédiaire, mais aucune communication directe n’est possible avec la personne en détresse. C’est le principe de ces alertes satellites, déployées notamment via certains téléphones ou montres connectées, capables de déclencher un SOS automatique en cas de chute ou de danger. Très utile, ce système a déjà sauvé de nombreuses vies en altitude. Mais cette fois, la situation va prendre une tournure inattendue.
Après près de deux heures d’échanges indirects avec la plateforme, les gendarmes finissent par comprendre que la supposée hypothermie n’était en réalité qu’une sensation de froid… localisée à un seul pied. Pas de danger vital. Pas de blessure. Pas d’accident. Seulement une sensation de froid passagère, transformée en urgence.
Les limites de la technologie quand elle se heurte à l’inconscience
Le lieutenant Jean-Marc Galin, commandant du PGHM d’Ariège et présent ce jour-là, raconte avoir retrouvé les jeunes randonneurs le lendemain, alors qu’ils redescendaient paisiblement de la montagne. Il leur a expliqué calmement, mais fermement, que ce type d’alerte détournée mobilise inutilement des moyens précieux et peut mettre en péril la gestion d’une véritable urgence ailleurs. Les trois jeunes ont reconnu leur erreur.
Cette affaire n’est pas isolée. Les équipes de secours en montagne constatent de plus en plus de cas similaires : randonneurs mal préparés, suréquipés en gadgets mais sous-équipés en bon sens, qui considèrent la montagne comme un simple terrain de jeu. Certains partent sans se renseigner sur la météo, sans vêtements adaptés, et déclenchent des alertes pour des motifs parfois futiles.
Pour les secours en montagne, ce type de comportement est lourd de conséquences.
Chaque intervention inutile mobilise des hommes, du matériel, des hélicoptères, parfois en conditions extrêmes. Mais surtout, elle peut retarder une véritable opération de sauvetage. « Si on décolle pour un pied froid, on n’est pas là pour quelqu’un qui est tombé dans un ravin », résume un secouriste habitué à gérer l’urgence.
En France, le secours en montagne reste gratuit, ce qui n’est pas le cas partout en Europe. En Suisse, par exemple, des factures salées attendent ceux qui déclenchent une opération sans raison valable. Si cette gratuité est une chance, elle n’exonère pas de responsabilité. La prévention, l’équipement et la connaissance du milieu restent essentiels. Et une montre connectée ne remplace jamais l’humilité face à la nature.
Le trail et la randonnée ne sont pas des salles de sport
Que l’on parte pour une sortie trail, une randonnée entre amis ou une micro-aventure, la montagne impose des règles. Des règles simples, mais fondamentales : s’informer, s’équiper, anticiper. Et surtout, ne pas confondre inconfort et danger. Avoir froid à un pied n’est pas une urgence médicale. C’est un signal à écouter, pas à transmettre aux secours.
L’épisode du 9 novembre est un rappel salutaire. À l’heure où les technologies permettent de prévenir plus facilement les secours, il est urgent de réapprendre à s’en servir avec discernement. Car chaque fausse alerte est une minute de perdue pour celui ou celle qui, peut-être, en a vraiment besoin.
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