Sur les réseaux sociaux, il a suffi d’un titre pour déclencher des commentaires moqueurs, cyniques, ou désabusés : « Il court dix marathons en dix jours pour les femmes victimes de violences conjugales ». Et immédiatement, la question qui tue : « Mais à quoi ça sert ? ». Comme souvent, quand un coureur s’engage pour une cause, beaucoup haussent les épaules, quelques-uns s’énervent, et trop peu prennent le temps de comprendre.
Clément Guntz : MERCI MONSIEUR !
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Clément Guntz, alors rappelons ce qu’il a fait.
Clément Guntz, 50 ans, Alsacien et passionné d’endurance extrême, a couru 10 marathons en 10 jours, dans la forêt de la Waldeslust, près de Colmar. Sur une boucle de 1,3 km répétée inlassablement, il a parcouru 420 km. Mais il ne courait pas pour battre un record. Il courait pour soutenir Les Foulées du Sourire, une association créée après le féminicide d’Élisabeth Knobloch-Jung, et qui accompagne aujourd’hui des femmes victimes de violences conjugales, en particulier en milieu rural.
Alors pourquoi toutes ces critiques ?
On a tout lu : « Ça ne sert à rien », « Encore un mec qui veut se faire mousser », « Il ferait mieux de faire un chèque ». Des commentaires souvent signés d’hommes, qui peinent à comprendre la portée symbolique, sociale et concrète de ce type d’initiative. Ce rejet dit quelque chose : on accepte mal qu’un homme prenne position ouvertement pour cette cause. Et on accepte encore moins qu’il le fasse à sa manière, par le sport, par le dépassement.
Alors on a décidé de poser la question à l’endroit : à quoi ça sert ?
Et on y répond. Car oui, ça sert à quelque chose. Et même à plusieurs choses.
Courir, c’est donner de la visibilité
Le premier effet est évident : on parle de l’association. On découvre son histoire. On découvre qu’elle existe. Que 40 femmes y ont déjà été aidées depuis le début de l’année. Que faute de subventions, elle a dû licencier sa seule salariée, et que ce sont désormais deux bénévoles qui maintiennent la plateforme d’appels d’urgence. Rien que cela, c’est déjà fondamental. Un article, un post, une image, et tout à coup une structure méconnue passe dans la lumière.
Courir, c’est lever des fonds
L’inscription au Bretzel Ultra Tri est un cadre, mais autour de la performance de Clément Guntz, des dons ont été sollicités. Des mécènes peuvent s’intéresser à la cause. Des particuliers font des virements. Et cela permet très concrètement d’aider des femmes à fuir, à consulter un avocat, à payer des frais de transport ou de psychologue. Ce n’est pas symbolique. C’est du concret.
Courir, c’est briser le silence masculin
Dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la parole des hommes manque. Ou est jugée suspecte. Et pourtant, elle est indispensable. Voir un homme s’engager, avec sincérité, sans posture, en mettant son corps au service d’un combat qui ne le concerne pas directement, ça compte. C’est un geste fort, un contre-exemple, un modèle possible pour d’autres.
Courir, c’est inspirer les victimes
Enfin, n’oublions pas ce que disent les associations : la honte, le silence, le repli sont les armes des agresseurs. Voir quelqu’un courir pour soi, même si on ne le connaît pas, même si on ne croit plus en rien, ça peut suffire à faire un premier pas. À prendre un téléphone. À se dire qu’on n’est pas seule. À penser qu’on mérite mieux.
Résumé
Clément Guntz, coureur alsacien de 50 ans, a enchaîné dix marathons en dix jours pour soutenir l’association Les Foulées du Sourire, qui aide des femmes victimes de violences conjugales en milieu rural. Si certains internautes ont moqué ou critiqué son engagement, ce défi a permis de mettre en lumière une cause souvent invisible, de récolter des fonds, et de rappeler que le sport peut aussi être un vecteur d’engagement social. Au-delà de la performance, c’est un message fort : on court aussi pour celles qui ne peuvent plus fuir.
FAQ – Violences faites aux femmes : ce qu’il faut savoir
Quels sont les chiffres des violences conjugales en France ?
Chaque année, environ 210 000 femmes déclarent être victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire ou ex-partenaire. En 2023, 118 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.
Pourquoi parle-t-on de violences en milieu rural ?
Les femmes vivant à la campagne sont souvent plus isolées, ont moins accès aux services d’aide, aux transports et aux dispositifs de soutien. Fuir un conjoint violent devient alors encore plus difficile.
Que fait l’association Les Foulées du Sourire ?
Basée en Alsace, elle accompagne les victimes avec une écoute, une plateforme d’urgence, des relais vers des avocats ou des psychologues, et une aide financière. Elle est née après le féminicide d’Élisabeth Knobloch-Jung en 2014.
Est-ce que courir pour une cause est utile ?
Oui. Cela attire l’attention sur une problématique, génère des dons, crée du lien médiatique, brise le silence. Cela donne aussi une visibilité précieuse aux associations peu connues, souvent sous-financées.
Pourquoi certains critiquent ce type d’engagement ?
Par méconnaissance ou cynisme. Certains rejettent l’idée qu’un homme s’engage dans une cause féminine, d’autres ne perçoivent pas l’impact réel d’une telle action. Mais ces critiques ne doivent pas étouffer les effets positifs réels sur le terrain.
Comment aider une femme victime de violences ?
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En l’écoutant sans juger
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En l’orientant vers le 3919 (numéro national d’écoute)
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En soutenant les associations locales
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En évitant les banalités du type : « Elle n’a qu’à partir… »
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