Seule la victoire est belle, l’abandon ne l’est pas !
L’essor du trail est en grande partie lié aux réseaux sociaux.
Une partie de coureurs avec un ego plus gros que les autres a absolument voulu tirer sa part du gâteau. Ceux qui ont le niveau y sont arrivés avec des performances assez incroyables, puis il y a les autres… La masse… Ne supportant pas qu’on ne leur accorde pas une attention qu’ils ne méritent juste pas. S’en est suivie une espèce d’inversion des valeurs qui m’énerve au plus haut point, avec un proverbe à la con du genre « tu as abandonné ? Félicitations ». Je suis désolé, mais dans la plupart des cas, l’abandon n’a pas de quoi rendre fier…
Je dis dans la plupart des cas, car , François d’Haene et Kilian Jornet nous ont prouvé très souvent que l’abandon pouvait constituer une énorme leçon d’humilité.
Aussi, pour moi, l’abandon est une bonne chose quand on met son intégrité physique, voire sa vie en péril pour réussir un défi. Mais allez leur demander s’ils voient ça comme une victoire… Je serais très étonné que l’un comme l’autre ait abandonné de gaieté de cœur.
De manière plus générale, si je trouve que l’abandon est quelque chose d’intelligent, ce n’est pas quelque chose qu’on doit exhiber comme un trophée.
On l’assume, on réfléchit dessus, on progresse et basta !
Pendant longtemps, face à l’échec, il y avait deux alternatives :
– se lamenter et se bloquer,
– ou prendre les mesures pour le dépasser.
-> Or, avec les réseaux sociaux, une troisième est née, à savoir la transformation de l’abandon en victoire, avec des tonnes de hashtags plus crétins les uns que les autres, aucune remise en question et aucun enseignement.
On est tous d’accord que ce sont les erreurs qui sont les meilleurs vecteurs de progression (quand je vois comment j’ai préparé et géré ma course lors de mon premier marathon, avec du recul, j’ai envie de me foutre des baffes, mais jamais il me serait venu en tête d’être content de me dire que je m’étais foiré), mais bordel, est-ce que c’est possible d’arrêter de vouloir se mettre en avant en mettant ses échecs en lumière ? Laissons l’abandon à sa place, appréhendons-le, acceptons qu’il fasse partie de la progression.
Pour moi, seule la victoire est belle, et si l’abandon peut être la voie de la sagesse, il n’est jamais la voie de la victoire (du moins à court terme, car à long terme, ça y participe dans la mesure où on apprend plus dans la défaite que dans la victoire). Et si on attaque sans être relativement sûr de finir, alors ça ne sert à rien de prendre le départ. C’est la raison pour laquelle je ne comprendrai jamais ceux qui prennent le départ d’une course en étant convaincus de ne pas arriver au bout. Quel intérêt ? Dire « au moins j’ai essayé ? »
Comme le disait OSS117, « quelle drôle d’idée ».
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