Kilian Jornet change de cap avec States of Elevation, un projet qui dépasse la performance pure.
Ce n’est plus la victoire qui le guide. C’est le mouvement, la liberté, l’exploration, la transmission. Avec son nouveau projet States of Elevation, Kilian Jornet quitte définitivement le monde de la compétition pour s’inventer une autre manière de courir. Voici pourquoi.
Kilian Jornet ne cherche plus à battre les autres, mais à s’éprouver lui-même
Avec States of Elevation, Kilian ne vise aucun classement. Il n’y aura ni dossard, ni chrono officiel, ni ligne d’arrivée à franchir sous les cris de la foule. Seulement lui, son vélo, ses jambes, ses pensées, et plus de soixante sommets à enchaîner sans relâche. Il ne s’agit plus de faire mieux que Jim Walmsley ou Tom Evans. Il s’agit d’aller au bout d’une idée, d’une envie. De se mettre en danger non pas pour dominer les autres, mais pour continuer à se découvrir.
Il quitte la logique de l’instant pour s’inscrire dans une continuité
Kilian n’a rien à prouver sur une course de vingt, cinquante ou cent kilomètres. Il les a toutes gagnées. Ce qu’il cherche désormais, c’est autre chose : une trace dans le temps. States of Elevation, c’est un projet d’un mois. Un mois entier d’effort, de lenteur, d’adaptation à la météo, aux imprévus, à la solitude. On est loin de l’intensité d’une course où tout se joue en quelques heures. Il entre ici dans une temporalité presque géologique, qui dépasse les podiums.
Il s’affranchit des formats pour retrouver une forme de liberté
UTMB, Hardrock, Western States… Tous ces monuments du trail sont contraints par des règlements, des barrières horaires, des formats imposés. States of Elevation, c’est l’inverse. Pas de règle, pas d’organisateur, pas d’horaire de départ. Il partira quand il sera prêt, s’arrêtera quand il en aura besoin, choisira ses lignes, ses rythmes, ses bivouacs. Ce n’est pas une fuite, c’est une reconquête. Il reprend le contrôle de sa manière de courir.
Il court pour transmettre, pas pour accumuler
Kilian ne collectionne pas les trophées. Il n’en garde même pas. Ce qu’il partage aujourd’hui, ce ne sont plus des victoires, mais des projets. Une façon de montrer qu’un autre rapport à la montagne est possible. Qu’on peut courir sans consommer. Qu’on peut vivre des aventures immenses sans podium ni médaille. States of Elevation est une invitation, pas une démonstration. Une main tendue vers ceux qui veulent trouver du sens dans leur pratique.
Il met le corps au service de la nature, pas l’inverse
Pendant longtemps, l’exploit sportif a été une manière d’imposer le corps humain à la montagne. Aujourd’hui, Kilian renverse la logique. Il s’adapte au terrain, accepte les contraintes, compose avec les éléments. Il ne cherche pas à dominer, mais à collaborer. En reliant tous ces sommets sans moteur, sans logistique lourde, sans trace laissée derrière lui, il s’efface au profit du paysage. Il devient coureur, certes, mais surtout passeur.
Il assume sa vulnérabilité et revendique le doute
Kilian a toujours été prudent dans ses engagements, mais depuis quelques années, il parle de plus en plus ouvertement de ses peurs. Des avalanches. Des tempêtes. Des orages. De la fatigue mentale. Il ne se présente plus comme un héros indestructible, mais comme un homme qui doute, qui écoute, qui hésite. Ce que propose States of Elevation, c’est une aventure humaine avant tout. Avec ses failles. Ses imprévus. Ses risques. Et sa beauté.
Il privilégie l’héritage au palmarès
Les victoires passent. Les records tombent. Mais certaines aventures marquent. Summits of My Life, Alpine Connections, et désormais States of Elevation : Kilian construit une œuvre. Une trajectoire cohérente, lisible, inspirante. Il veut laisser une empreinte dans les esprits, pas seulement dans les résultats. Ce projet américain n’est pas un aboutissement, mais une continuité. Une étape de plus vers quelque chose de plus grand que lui.
Il court toujours, mais plus dans la même direction
À trente-sept ans, Kilian Jornet ne court plus pour être devant. Il court pour être dehors. Pour être vivant. Pour être libre. Il n’a pas ralenti. Il a changé de direction. Et c’est sans doute ce virage qui le rend plus inspirant que jamais.
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