L‘UTMB et la santé
UTMB santé – L’UTMB est l’occasion de faire sortir le trail de la tour d’ivoire dans laquelle certains puristes un peu réactionnaires ont cru bon de l’enfermer. C’est notamment à cette occasion que le magazine Lyon Capitale s’est entretenu, en 2018, avec Guillaume Millet, physiologiste du sport et ultratraileur qu’on ne présente plus (cinq fois dans le top 6 de l’UTMB et une troisième place au Tor des Géants).
Interrogé sur le trail en tant que modèle d’étude du corps, Millet y voit un laboratoire intéressant pour confronter le corps à ses limites physiques, mais surtout mentales, mais aussi dans ses capacités de récupération.
UTMB santé
Il explique d’ailleurs qu’à l’occasion d’études menées sur l’UTMB, il ressortait que la fatigue était plus nerveuse que musculaire.
En trail, la seule chose qui peut empêcher d’avancer est la fatigue
L’interview nous apprend également que sur les limites du corps humain, la seule chose qui peut empêcher de continuer à avancer n’est pas la fatigue (tant physique que mentale), mais le besoin de dormir. En effet, le sommeil constitue la limite extrême ; et pour cause, le manque de sommeil altère nos performances cognitives, ce qui a des conséquences sur les deux types de fatigue évoqués plus haut. L’exemple le plus connu est celui des hallucinations que l’on peut avoir.
Ne sombrant pas non plus dans la fatalité, Millet explique qu’il est possible d’emmagasiner du sommeil la semaine précédant un ultra. Selon lui, « dormir une heure de plus chaque nuit pendant six jours améliore nos capacités cognitives et même les performances physiques ». Cela peut passer par des nuits plus longues ou des siestes. L’essentiel est de ne pas arriver sur la ligne de départ avec un déficit de sommeil.
En trail il faut une VO2 max élevée
Enfin, interrogé sur une profil physique optimal en trail, Guillaume Millet botte un peu en touche. S’il évoque un avantage à être léger en course à pied (notamment dans les montées et dans les descentes), il explique que Julien Chorier a été un des meilleurs ultra traileurs en ayant des cuisses de cycliste. Car à contrario, si la légèreté présente des avantages, de la robustesse permet un meilleur enchaînement des montées et des descentes. Il explique également que dans tous les cas, il est important d’avoir une VO2 max élevée ; tempérant néanmoins en disant que si cela peut empêcher de faire de grosses performances, ça n’empêche pas de finir l’UTMB. Il revient enfin sur la question de l’âge et pareil, il explique qu’il n’y a pas d’âge idéal. On a longtemps vu le pic autour de la quarantaine (ce qui est le cas pour la majorité du peloton), mais les vainqueurs sont de plus en plus jeunes (Kilian a bien gagné l’UTMB a 20 et Jim Walmsley a explosé le record de la Hardrock 100 avant ses 30 ans).
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article publié la première fois en 2018