Jim Walmsley, la révolution par le trail
Jim Walmsley est ce qu’on peut appeler un homme plutôt pressé et rarement rassasié. Après une victoire impressionnante sur la Western States 100 (devant François D’Haene), il est en train de préparer l’UTMB pour, peut être, devenir le premier américain à l’emporter dans les Alpes Franco-italo-suisses.
Ce qui a frappé tout le monde à l’occasion de la Western States 100, c’est surtout le fait qu’il a réussi à battre le record de plus de quinze minutes (le record appartenait à Tim Olson depuis 2012, soit une éternité en trail), le tout alors que les conditions météo étaient particulièrement difficiles (une chaleur dingue, près de 40° par moments). Plus généralement, Jim appartient à une nouvelle génération d’anciens pistards américains qui sont actuellement en train de révolutionner le trail en les parcourant comme s’ils étaient sur marathon, voire semi-marathon.
Pourquoi une révolution ? Parce qu’alors que les générations plus anciennes partaient un peu plus lentement pour lâcher les chevaux au fur et à mesure que la course passe (bien conscients que l’on est jamais à l’abri d’un incident de parcours), celle de Jim Walmsley a tendance à démarrer pied au plancher, avec un rythme élevé dès le départ et à garder tout au long de la distance. Cette stratégie est un peu à double tranchant, car si elle permet de pulvériser des records, elle laisse beaucoup moins de place à un coup de moins bien et accentuera beaucoup plus la difficulté (alors que la génération Le Saux, Lecomte et Herri en gardait sous le coude pour parer à tout problème). On l’a d’ailleurs bien vu lors de la dernière diagonale des Fous, où Jim a dû abandonner.
Jim Walmsley a choisi de ne pas faire dans la demi-mesure ; soit il explose un record, soit il explose en plein vol. Et pour que cette stratégie soit payante (de surcroît dans le cadre de la préparation de l’UTMB), il n’y a pas de secret, il faut avaler les kilomètres et le dénivelé. C’est la raison pour laquelle sur les trois dernières semaines, il a respectivement parcouru :
Semaine 1 : 166km de course pour 9461 mètres de dénivelé, le tout en 22h41
Semaine 2 : 197km de course pour 13456 mètres de dénivelé, le tout en 30h08
Semaine 3 : 179km de course pour 11987 mètres de dénivelé, le tout en 25h41
Soit la bagatelle de 542km, presque 35km de dénivelé, et approximativement 78h00 d’efforts. Ça correspond à une sortie quotidienne moyenne de 26km, 1667m de dénivelé pour 2h45. Forcément, un tel volume laisse rêveur…
Si de telles stats sont impressionnantes, une question reste en suspens. Cette stratégie de course à flux tendu est-elle tenable sur du long terme ou n’est-elle viable qu’en raison du jeune âge de Jim ? L’avenir nous le dira.
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