DOPAGE & MEMOIRE MUSCULAIRE
De nouvelles études prouvent qu’il existe bel et bien une mémoire cellulaire, si bien que même des années après, des anciens dopés en tirent toujours des bénéfices sur leurs performances.
On connait tous et toutes, en trail, des anciens dopés qui se reconvertissent dans notre sport. Cela pose question.
relire dopage trail
Nous nous demandons tous quels peuvent être les bénéfices du dopage sur le long terme dans le cas d’un athlète qui a été suspendu par exemple.
De nombreux produits dopants permettent de développer la force, l’endurance puissance etc …c’est le cas de produits comme par exemple les stéroïdes anabolisants, l’hormone de croissance mais aussi l’EPO (en effet le fait de courir plus vite entraînera forcément des modifications musculaires conséquentes).
Auparavant la notion de mémoire musculaire était réfutée, les scientifiques considéraient qu’il s’agissait uniquement d’un phénomène neuronal.
Une étude sur des personnes ayant pratiqué régulièrement un sport de force a montré que leur force était en moyenne supérieure à 9-14% après 2 ans sans entraînement par rapport à des sédentaires.
Dans une autre étude, des femmes, après un entraînement en force de 20 semaines ont observé une coupure d’entraînement de 30-32 semaines. Il leur a fallu uniquement 6 semaines pour retrouver le niveau qu’elles avaient à la fin de leur entraînement de 20 semaines.
Afin de comprendre l’origine de ce phénomène de nombreuses études ont été menées sur des cellules musculaires de souris puis humaines.
La conclusion de ces etudes est que l’augmentation de la tailles des muscles (hypertrophie) était due à une augmentation du nombre de noyaux au sein des myocytes (unité contractile du muscle). Cette augmentation entraîne une plus grande production de protéines par les noyaux des myocytes et donc une hypertrophie musculaire. Cependant il faut noter que le principal facteur n’est pas l’augmentation de la synthèse protéique mais l’augmentation du nombre de noyaux au sein des cellules musculaires. La donnée capitale de ces études est que le nombre de noyaux au sein des myocytes perdure même après une période d’atrophie sévère réalisée en bloquant de manière complète l’innervation ce qui signifie en d’autres termes : aucune contraction musculaire possible ! Donc malgré une activité musculaire nulle le muscle conserve la structure qu’il avait lorsqu’il était hypertrophié. La différence de volume après une longue période d’inactivité musculaire s’explique par une forte diminution de la synthèse de protéines au niveau musculaires. La structure musculaire étant conservée, cette synthèse reprendra après la période d’inactivité.
ET LE DOPAGE ?
Les produits dopants permettant un développement musculaire soit par une action musculaire directe (comme les stéroïdes anabolisants) soit par une action indirecte (en permettant d’augmenter la charge d’entraînement) ont donc des bénéfices (constants) à long terme… même après une période de 2 ans sans AUCUN entraînement !
Comment doit-on considérer, dès lors, les sportifs pris pour dopage ( stéroïdes, insuline, EPO, GH etc) qui reviennent en compétition ?
Passionné d’athlétisme, je regarde quasiment toutes les épreuves des mondiaux de Londres qui finissent demain. Le nombre d’anciens dopés est effarant…sans parler des sportifs jamais pris qui ont des performances suspectes (ex: la 2eme de la finale du 3000m steeple féminin a réalisé 9’03 alors qu’elle a un record sur 3000m plat de 8’57 lol)… le sport de haut niveau n’était plus tellement crédible mais après avoir lu ces études… disons que ça n’arrange pas les choses !
Alors quand vous entendrez que des anciens sportifs dopés participent à des compétitions et qu’ils ont payé leur dette selon les journalistes, ce n’est pas tout à fait exact car ils tirent toujours les bénéfices de leurs conduites passées !
Et pour payer sa dette il faut rendre la monnaie 🙂
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