Le choix du ravitaillement peut se révéler déterminant dans des disciplines très exigeantes sur le plan énergétique comme le trail, surtout si l’on veut bien figurer au général. La sélection des produits doit se faire tout au long de la préparation lors des entraînements ou des courses secondaires. Voici les principales caractéristiques d’un bon ravitaillement.
1 Digeste
L’aliment doit être digeste, c’est-à-dire sans fibre, sans lactose, sans graisses indigestes, limité en additifs (conservateurs, colorants, acidifiants et arômes) et, en ce qui concerne les boissons, à bonne température (entre 10°c et 12°c), afin :
1) de ne pas perturber la poursuite de l’effort, dans de bonnes conditions digestives (pas de lourdeurs, aigreurs, acidités
2) de ne pas mobiliser trop d’énergie pour sa digestion (ou son réchauffement pour les boissons trop froides), ce qui réduirait d’autant l’énergie disponible pour la suite de l’effort
2 Propre
L’aliment ou son contenant (tétine d’un bidon par exemple…) doivent être propres, afin de ne pas véhiculer d’agents pathogènes (bactéries, germes…) susceptibles insidieusement :
1) d’engendrer des troubles digestifs invalidants
2) de majorer la déshydratation ou l’augmentation de la température corporelle (hyperthermie)
3 Pratique
L’aliment doit être pratique et intuitif dans son usage afin :
1) de ne pas gaspiller trop d’énergie à l’extraire de son emballage
2) de ne pas risquer de le perdre en totalité ou en partie lors de sa manipulation
3) de ne pas rompre la concentration de l’athlète, ou, davantage dommageable, de se laisser gagner par des idées négatives (agacement, contrariété, rupture de confiance, doute…)
4 Goûteux
L’aliment doit avoir bon goût afin :
1) d’être plus efficace ; les études démontrent qu’un même aliment ou une même boisson a une efficacité supérieure sur l’organisme lorsqu’il a une saveur que lorsqu’il en est totalement dépourvu
2) de stimuler les récepteurs du plaisir (éviter les goûts totalement neutres ou les saveurs qui ne plaisent pas), ce qui permet d’édulcorer quelques instants la douleur et la souffrance
5 Adéquat
L’aliment doit être d’un format adéquat (grammage ou contenance) afin :
1) de respecter les capacités d’assimilation de l’organisme (qui sont en moyenne de 20g de glucides ou 4 sucres toutes les 20min et 100ml d’eau toutes les 10min) et ainsi éviter la saturation digestive et les problèmes qui en découlent
2) d’optimiser la fréquence des prises alimentaires (ni trop rapprochées, ni trop éloignées), pour limiter les manipulations ou à l’inverse éviter d’omettre insidieusement de s’alimenter
6 Efficace
L’aliment doit avoir une composition nutritionnelle efficace permettant :
1) d’offrir un relais énergétique à l’athlète grâce à son apport de glucides et accessoirement de lipides (notamment les TCM : Triglycérides à Chaîne Moyenne)
2) d’apporter des vitamines du groupe B permettant une parfaite métabolisation des glucides (notamment B1, B2, B6)
3) de compenser les pertes hydriques (pour les boissons) à hauteur de 0,5 litres à 1 litre par heure (la bonne moyenne étant de 100ml/10min) via une boisson dosée au maximum à 40g de glucides par litre (pour respecter les 20g de glucides apportés par tranches de 20min tout aliments confondus)
4) de compenser les pertes électrolytiques de l’organisme (sodium, potassium…), qui peuvent être à l’origine d’une baisse sensible de performance sur des efforts de longue durée ou en environnement chaud
5) de protéger l’organisme de l’oxydation grâce à son contenu en antioxydants
6) de retarder la survenue de la fatigue centrale (psychique) grâce son contenu en bcaa (il est démontré que la fatigue centrale est liée à la baisse du taux sanguin de bcaa au fur et à mesure de l’effort)
7 Stable
La texture de l’aliment doit demeurer stable, quelles que soient les conditions (froid, chaud, pluie…) afin :
1) de préserver sa praticité d’usage et de manipulation
2) de maintenir sa palatabilité (par temps chaud)
3) de réduire le travail de mastication (par temps froid)