La question vient d’être posée dans notre groupe « trail je suis addict ». Certains coureurs, parfois capables de tenir une sortie correcte ou même longue, vivent pourtant un début de séance difficile, marqué par une respiration chaotique, une sensation d’oppression ou l’obligation de marcher sur les premiers kilomètres.
Chez beaucoup, un point commun apparaît : un passé de fumeur, ou une pratique actuelle du vapotage.
Alors, faut-il en conclure que les traileurs qui vapotent sont moins bons que les non-fumeurs ? La réponse courte est non. Mais la réponse honnête est plus nuancée.
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Être « moins bon » en trail, ça veut dire quoi ?
Avant même de parler vapotage, il faut clarifier la notion de performance en trail. Être bon ne se résume pas à une allure moyenne ou à un classement. Le trail repose sur l’endurance, la capacité d’adaptation, la gestion de l’effort, la résistance mentale et la régularité. Beaucoup de traileurs amateurs très performants ne sont pas les plus rapides, mais ceux qui savent durer.
Sous cet angle, il n’existe aucune preuve solide montrant que les vapoteurs seraient globalement moins performants que les non-fumeurs. On trouve des coureurs efficaces, endurants et réguliers dans les deux profils.
La vraie question n’est donc pas la performance finale, mais la manière dont le corps encaisse l’effort, notamment au début.
Ce que dit la physiologie sur le vapotage
Sur le plan scientifique, le vapotage sans nicotine n’a pas démontré d’impact majeur sur la VO2max ou les capacités cardiovasculaires à moyen terme chez le sportif amateur. Il peut cependant entretenir une légère irritation des voies respiratoires chez certains profils sensibles, notamment chez d’anciens fumeurs.
Autrement dit, vapoter ne rend pas automatiquement moins performant, mais peut, chez certains individus, accentuer une gêne respiratoire transitoire, surtout dans des conditions spécifiques comme le froid, l’humidité ou l’effort brutal.
En trail, ces conditions sont fréquentes.
Le poids du passé de fumeur
Dans la grande majorité des cas, le vrai facteur déterminant n’est pas le vapotage actuel, mais l’héritage du tabac. Même plusieurs années après l’arrêt, les bronches peuvent conserver une hyperréactivité. Elles réagissent plus fortement aux variations d’intensité, à l’air froid ou à une montée trop rapide en régime.
Cela ne rend pas le traileur moins bon. Cela signifie simplement que son système respiratoire met plus de temps à s’adapter à l’effort.
Or le trail impose souvent, dès les premières minutes, une intensité élevée. Une montée, une relance, un sentier technique, et la ventilation s’emballe avant que le corps n’ait eu le temps de s’installer dans un fonctionnement économique.
Pourquoi les vapoteurs ont parfois l’impression d’être « en dessous »
Beaucoup de traileurs qui vapotent font le même constat : les premiers kilomètres sont pénibles, puis tout s’améliore nettement. Cette amélioration est un élément clé. Si le vapotage rendait réellement moins performant, la séance se dégraderait avec le temps. Or c’est l’inverse qui se produit.
Ce phénomène montre que le problème n’est pas la capacité physique globale, mais la phase de transition entre le repos et l’effort. Une fois l’organisme chaud, ventilé, stabilisé, les sensations redeviennent normales.
Cette difficulté au départ peut donner l’impression d’être moins bon que les autres, surtout quand on compare ses sensations à celles de coureurs qui semblent à l’aise immédiatement. Mais cette comparaison est trompeuse.
Gestion de l’effort : le vrai facteur différenciant
Chez de nombreux traileurs, vapoteurs ou non, le départ est tout simplement trop rapide. Le relief amplifie l’intensité réelle de l’effort, même à faible allure. La respiration devient inefficace, le stress monte, et le corps déclenche un signal de protection.
Les non-fumeurs ayant une longue histoire sportive tolèrent souvent mieux ce départ chaotique. Les anciens fumeurs, eux, ressentent plus violemment le déséquilibre respiratoire. Ce n’est pas une faiblesse, mais une différence de tolérance.
Avec une gestion plus progressive, un échauffement réel et une base aérobie renforcée, cet écart s’estompe largement.
Alors, vapoter rend-il moins bon en trail ?
Non. Le vapotage ne définit pas le niveau d’un traileur. Il n’existe pas de ligne de séparation claire entre vapoteurs moins performants et non-fumeurs supérieurs.
En revanche, chez certains profils, vapoter peut s’ajouter à un ensemble de facteurs qui compliquent le début de l’effort : passé tabagique, hyperréactivité bronchique, anxiété respiratoire, manque de progressivité. Ces difficultés peuvent donner une impression de faiblesse, alors qu’il s’agit surtout d’un problème d’adaptation.
Le trail n’est pas un sport de comparaison brute. C’est un sport de gestion fine. Il met en lumière les différences individuelles, les histoires corporelles, les trajectoires personnelles.
Les traileurs qui vapotent ne sont pas moins bons. Ils sont parfois simplement confrontés à un corps qui demande plus de temps, plus de douceur et plus de patience pour entrer dans l’effort.
Et en trail, savoir écouter ça fait souvent la différence sur la durée.
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Cet article a une vocation exclusivement informative et éditoriale. Il ne constitue en aucun cas un avis médical, un diagnostic ou une recommandation de santé personnalisée. Les éléments évoqués reposent sur des connaissances générales en physiologie de l’effort et sur des retours d’expérience observés chez des coureurs amateurs. Chaque organisme réagit différemment à l’effort, au tabac ou au vapotage. En cas de gêne respiratoire persistante, de douleurs thoraciques ou de doute sur sa capacité à pratiquer une activité sportive, il est recommandé de consulter un professionnel de santé qualifié. L’auteur n’entend ni stigmatiser, ni promouvoir, ni déconseiller une pratique individuelle.





