Lâchez la belle-famille avec votre trail !
À Noël, c’est ce moment où on se retrouve à table, entre un sapin trop chargé et un oncle un peu trop joyeux. Et entre deux tranches de foie gras (ou de faux gras, mieux), pour alimenter la discussion, vous vous prenez une envie subite de raconter votre dernier trail de quatre-vingt-sept kilomètres dans les Alpes. Mais quelle idée vous avez eue là… tout le monde s’en moque !
Spoiler : votre belle-famille ne sait même pas ce qu’est du D+.
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Souvent aux repas de Noël, deux mondes ne se comprennent pas…
Vous croyez vraiment que votre beau-frère va être impressionné quand vous allez lui balancer « quatre mille de D+, en moins de dix heures » ? Pour lui, ça ressemble plus à un logiciel de bureautique qu’à un Everest personnel. Et si vous ajoutez que “l’organisation était top” ou que “ça ressemblait presque à l’UTMB”, vous venez de perdre l’attention de votre belle-sœur, déjà repartie scroller sur Vinted.
On vit peut-être sur la même planète, mais on ne vient pas du même monde. Pour eux, ce que vous racontez, c’est juste du bruit de fond. Pour vous, c’est la raison pour laquelle vous vous levez le matin. Mais vous pourriez aussi bien leur parler de boulons en inox, l’effet serait le même.
… alors ne parlez pas de course à pied pendant le repas de Noël, apprenez à écouter
Ok, peut-être que le trail est un peu trop pointu pour ce type de discussion. C’est un sport encore jeune dans les médias, plein de jargon et d’acronymes. Alors vous tentez autre chose. Vous leur parlez du Marathon de Paris. Là au moins, tout le monde connaît. Vous dites que vous avez fait un sub 3h30. Eh bien même là, ça ne prend pas. À part Strava, personne ne suit.
En réalité, personne ne vous en veut d’aimer la course à pied. Et personne ne vous en veut d’en parler, puisque personne ne vous écoute. Ce que veulent ceux qui ne courent pas, ce sont des histoires. Peut-être que si vous vous êtes fait surprendre par un sanglier lors d’un footing nocturne, alors là, oui, vous captez une oreille ou deux. Ils veulent du folklore, pas du jargon. Et attention au faux pas : si vous glissez une référence obscure à un segment Strava ou à un col du Beaufortain, vous avez perdu la table pour de bon.
Règles de conversation éprouvées (sciences sociales)
Parlez moins que vous n’écoutez.
Les travaux de la psychologue Susan Cain et les études sur l’« active listening » montrent qu’une personne perçue comme intéressante est avant tout une personne qui écoute réellement. Concrètement : laissez l’autre finir ses phrases, ne préparez pas votre réponse pendant qu’il parle, et reformulez brièvement avant de répondre.
Évitez les récits centrés sur la performance.
Selon les recherches de Charles Derber (Boston College), les conversations échouent lorsqu’un intervenant monopolise l’échange par des récits auto-centrés (« moi-statements »). Les temps chronométrés, classements ou statistiques personnelles coupent l’attention d’un auditoire non concerné.
Bannissez le jargon.
Les études en sociolinguistique montrent que le jargon crée une frontière sociale immédiate. Acronymes, références techniques ou plateformes spécialisées (segments, D+, indices) excluent mécaniquement ceux qui ne partagent pas le même univers culturel.
Privilégiez les récits humains aux faits bruts.
Les travaux de Jerome Bruner et de Paul Zak démontrent que le cerveau retient mieux une histoire qu’une information factuelle. Une situation vécue, une émotion ou un imprévu captent davantage l’attention qu’une donnée chiffrée ou une performance mesurée.
Respectez la règle de proportion.
En dynamique de groupe, une prise de parole équilibrée est associée à une meilleure qualité d’échange (Harvard Business Review). Si un sujet ne suscite pas de relance naturelle, c’est un signal clair pour changer de thème.
En résumé, au repas de Noël : rangez le dossard, sortez la bûche
Les fêtes de fin d’année sont censées nous réunir, écouter, partager. Mais soyons honnêtes : ce sont souvent les choses les plus légères qui ont le plus de succès. Et vous aussi, soyons francs, vous ne sautez pas de joie quand votre cousin vous parle pendant vingt minutes de ses maquettes de bateaux ou de sa nouvelle passion pour les fromages corses.
Alors cette année, vous lâchez un peu la belle-famille avec vos dossards et vos chaussures crottées de la SaintéLyon. Gardez tout ça pour votre groupe WhatsApp de traileurs, et oubliez l’UTMB… au moins le temps d’une journée. Et profitez-en pour reprendre une part de bûche !
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