Le trail est une discipline aussi passionnante qu’exigeante.
À chaque sortie, les traileurs plongent dans des environnements variés, magnifiques, techniques. Pourtant, derrière cette liberté de mouvement se cache une réalité bien plus rude : le genou, pilier de la foulée, souffre. Et cette souffrance est fréquente, presque banale dans le monde du trail. Alors pourquoi les coureurs de montagne ont-ils si souvent mal aux genoux ? La réponse ne tient pas à une faiblesse individuelle, mais au sport lui-même, à sa nature profonde, à ses contraintes invisibles qui s’accumulent sortie après sortie.
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Le trail, un sport qui malmène naturellement les genoux
Dénivelé et pressions articulaires
Tout commence par le dénivelé. C’est l’essence même du trail. Mais chaque montée et, surtout, chaque descente impose au genou une charge supplémentaire. En montée, les quadriceps tirent fort pour hisser le corps vers le haut. Le genou travaille en flexion sous tension, ce qui crée une pression continue sur l’articulation. En descente, la situation se complique encore. Il faut freiner chaque pas, amortir les impacts, stabiliser le corps. Et c’est là que les genoux encaissent le plus. À chaque réception, le poids du corps est multiplié par l’effet de la pente. Des dizaines de fois par minute, pendant des heures. Cette répétition d’impacts en descente est la principale cause de sursollicitation de l’articulation.
Instabilité du terrain et microtraumatismes
Mais il n’y a pas que le dénivelé. Le terrain joue un rôle central. Contrairement à la route, le trail est instable. Pierres, racines, boue, dévers, rochers… chaque appui est différent. Et chaque fois que le pied ne se pose pas parfaitement, c’est le genou qui compense. Il corrige les déséquilibres, stabilise, encaisse les imprévus. Ces ajustements sont souvent minimes, imperceptibles, mais leur accumulation entraîne un stress mécanique non négligeable. Petit à petit, l’articulation s’irrite. La douleur s’installe.
Fatigue musculaire et perte de stabilité
La durée des efforts est un autre facteur aggravant. Beaucoup de traileurs courent plusieurs heures, parfois toute une journée. Plus la sortie est longue, plus les muscles fatiguent, et plus le genou perd de sa stabilité naturelle. Les muscles profonds ne tiennent plus le bassin, la foulée se dégrade, et l’articulation devient vulnérable. Les douleurs apparaissent souvent en fin de course ou le lendemain. Elles sont le signe d’un genou qui a dû compenser trop longtemps.
Les douleurs de genou typiques en trail
Des syndromes mécaniques bien connus
Les types de douleurs sont variés, mais certains motifs reviennent fréquemment. Le plus connu est le syndrome de l’essuie-glace. Il se manifeste par une douleur sur la partie externe du genou, souvent liée au frottement de la bandelette ilio-tibiale contre le fémur. Ensuite vient le syndrome fémoro-patellaire, causé par une pression excessive de la rotule contre le fémur, en particulier en descente. Il y a aussi la tendinopathie rotulienne, qui touche la face avant du genou, ou encore la tendinite de la patte d’oie, plus rare mais douloureuse, située à l’intérieur du tibia. Ces pathologies ont des causes mécaniques précises, mais elles ont toutes un point commun : elles naissent d’un excès de contrainte et d’un manque d’équilibre musculaire.
Des causes bien identifiées
Il serait faux de croire que seuls les débutants sont concernés. Les traileurs expérimentés aussi peuvent en souffrir, notamment s’ils enchaînent les compétitions sans temps de récupération ou s’ils négligent la préparation physique. À l’inverse, certains coureurs n’ont jamais mal aux genoux. Ils ne sont pas miraculeusement épargnés. Ils ont simplement appris à adapter leur entraînement, à renforcer leurs muscles stabilisateurs, à travailler leur technique de descente, à choisir les bonnes chaussures et à écouter leur corps. Ce sont souvent ceux qui intègrent du renforcement musculaire régulier, qui varient les terrains, qui respectent les phases de repos, et qui ne forcent pas en cas de douleur naissante.
Comment éviter de souffrir des genoux en trail
Courir en trail demande de l’endurance, du mental, mais aussi une grande conscience du corps. Les douleurs au genou sont fréquentes, mais elles ne sont pas une fatalité. Elles sont souvent le reflet d’un déséquilibre corrigible. Mieux répartir les charges, améliorer la technique, renforcer le centre du corps, adopter une foulée plus souple, utiliser les bâtons intelligemment en descente… autant d’outils pour soulager l’articulation et prévenir les blessures. La clé, c’est d’accepter que la prévention fasse partie de l’entraînement. Le trail ne se résume pas à courir sur des crêtes ou dans les bois. C’est aussi du travail invisible, hors sentier, qui se joue en salle, sur tapis, en salle de kiné ou sur un simple tapis de sol à la maison.
En résumé, le genou parle, encore faut-il savoir l’écouter
La douleur au genou est un langage. Elle dit qu’il est temps de rééquilibrer. Qu’il faut ralentir, comprendre, corriger. Elle n’est ni une punition ni une fatalité. Elle est une information. Les traileurs ont souvent mal aux genoux parce qu’ils en demandent beaucoup à leur corps, souvent sans préparation suffisante. Mais le trail peut aussi se pratiquer avec des genoux en pleine forme. Il suffit de leur accorder, entre deux sommets, un peu d’attention.
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