La saturation des inscriptions pousse de plus en plus de coureurs à bout. Pourtant, un modèle existe : celui qui mise sur l’auto-évaluation et la progressivité.
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Non, il ne s’agit pas de cocher une case pour aller courir…
Le mot « auto-attestation » évoque pour beaucoup l’un des moments les plus absurdes et frustrants qu’on ait vécus en tant que coureurs : celui où il fallait justifier ses sorties, attester qu’on courait à moins d’un kilomètre de chez soi, parfois seul, souvent à contre-cœur. Mais ici, rien à voir. L’auto-évaluation demandée par la PTL est une démarche volontaire, exigeante et mature. Elle ne bride pas la pratique, elle la protège. Elle ne surveille pas, elle responsabilise. Elle ne limite pas l’accès, elle valorise la préparation. Bref, c’est tout le contraire.
Trails complets en deux heures : symptôme d’un trail qui sature
En trail comme ailleurs, l’effet de masse produit ses propres dysfonctionnements. Certaines courses populaires, parfois confidentielles il y a encore cinq ans, voient leurs dossards s’envoler en moins de 60 secondes. Le clic le plus rapide l’emporte, sans que l’expérience, la préparation ou la cohérence du projet sportif n’entrent en ligne de compte. Ce système n’est pas seulement frustrant. Il est injuste, déshumanisant et, parfois, dangereux.
Pour les organisateurs, c’est une logistique simplifiée. Mais pour les coureurs, c’est devenu un tirage au sort déguisé, avec une couche supplémentaire de stress : être devant son écran au bon moment, avec la bonne connexion, le bon navigateur, et un zeste de chance.
La PTL : pas de chrono, pas de clic, mais un formulaire
La PTL (Petite Trotte à Léon), course extrême du circuit UTMB, propose un modèle radicalement différent. Ici, pas de premier arrivé premier servi. Pas de référence à la cote ITRA. Pas de loterie.
L’accès à la course passe par un dossier complet et un formulaire d’auto-évaluation. Chaque équipe doit justifier de son expérience, de sa capacité à progresser en autonomie, à affronter la nuit, le froid, la navigation, la fatigue. Le document demande aussi aux coureurs de reconnaître les risques concrets de la montagne : délais de secours très longs, isolement, passages non balisés. Enfin, un module de formation au secourisme en ligne est fortement recommandé, voire implicitement obligatoire.
Ce modèle peut paraître rigide. Il est en réalité protecteur, responsabilisant et presque pédagogique.
Pourquoi ce modèle d’auto-évaluation mérite d’être généralisé
Ce système d’auto-évaluation a de nombreux avantages. Il désactive la logique brutale du « fast click », encourage la véritable préparation, valorise l’engagement sur la durée plutôt que la performance ponctuelle. Il permet aussi aux organisateurs de filtrer les profils les moins adaptés, sans exclure arbitrairement sur la base d’un indice ou d’un tirage.
Il responsabilise aussi le coureur. Remplir un formulaire, se poser les bonnes questions, reconnaître ses limites : c’est une forme d’engagement plus mature et plus durable.
En résumé, toutes les courses ne peuvent pas adopter un tel modèle.
Mais certaines, notamment en montagne, gagneraient à s’en inspirer. L’avenir du trail ne passera pas seulement par plus de dossards, plus de courses ou plus de clics. Il passera par plus de sens. Et cela commence peut-être par un simple formulaire.






