Ils n’avaient qu’une seule frontale pour deux. La nuit est tombée trop vite. Le froid aussi. Coincés à 2 200 mètres d’altitude, pas d’hélicoptère. Pas de secours classiques. Pourtant, une décision inhabituelle va tout basculer.
ACHETER UNE LAMPE FRONTALE
-36% PETZL – Lampe frontale IKO
Quand un drone devient un outil de secours
Deux grimpeurs piégés dans une paroi à plus de 2 200 mètres d’altitude. La nuit tombe. Il fait froid. Très froid. Et ils n’ont qu’une seule lampe frontale pour deux. Pas de marge d’erreur, pas de sortie possible. Quand les secours arrivent, ils ne peuvent pas intervenir. L’hélico ne peut pas décoller. Et ce qui va leur être envoyé n’est ni une corde, ni un sauveteur. Mais quelque chose de beaucoup plus inattendu : un poncho suspendu à un drone.
Une scène irréelle, mais bien réelle
Deux alpinistes sont bloqués en pleine paroi dans les Hautes-Pyrénées. La nuit tombe. Le vent hurle. Et soudain, les secours envoient… un simple poncho. Pas d’hélico. Pas de treuillage. Juste un engin télécommandé qui vrombit dans la nuit, transportant 180 grammes de tissu de survie. Une image surréaliste, mais un geste qui fera toute la différence.
Pourquoi ne pas avoir envoyé l’hélico ?
Parce qu’en montagne, la réalité n’a rien d’un film. Le Choucas 65, l’hélicoptère des secours pyrénéens, ne décolle pas de nuit lorsque la visibilité est trop faible ou que les vents sont trop violents. Dans cette configuration, un vol de nuit aurait mis en danger les secouristes. Treuillage impossible, progression terrestre trop longue et trop risquée. Il fallait agir autrement. Et vite.
Le pari fou : livrer un poncho par drone
Les CRS de Gavarnie décident de tenter l’impensable : utiliser un drone pour livrer un poncho de spéléologie. Poids total : 180 grammes. Capacité de charge maximale du drone : 300 grammes. C’est juste, mais ça passe. Le vol se fait depuis l’Hôtellerie du Cirque. La caméra thermique guide l’appareil jusqu’à la paroi, repérant les signaux lumineux des deux alpinistes. Deux allers-retours plus tard, la mission est un succès.
« On a passé la nuit dans le froid, mais on a tenu grâce à ce poncho. » – Cyril Espuga
Un simple poncho peut sauver une vie
À plus de 2 000 mètres d’altitude, la perte de chaleur est fulgurante. Sans protection thermique, le corps s’épuise et la conscience vacille. Le poncho a permis de bloquer le vent et l’humidité, de conserver la chaleur corporelle et surtout de gagner de précieuses heures jusqu’au lever du jour. Quand l’hélico a enfin pu décoller, les deux hommes étaient vivants. Transis, mais debout.
Une première dans les Pyrénées
Cette opération n’est pas un bricolage. C’est une première dans les Pyrénées, peut-être même en France. Le drone, souvent cantonné à la reconnaissance ou à la surveillance, devient ici un acteur du sauvetage. Une évolution majeure, qui préfigure peut-être le futur du secours en montagne. Demain, ces appareils pourraient livrer des chaufferettes, des kits médicaux, des batteries de secours, ou même des balises GPS dans les zones les plus reculées.
Et pour les traileurs ? Une leçon de préparation
Cette histoire rappelle une vérité simple : la montagne ne pardonne pas l’improvisation. Même les plus expérimentés peuvent être pris au piège. La météo change vite, la lumière disparaît, le matériel peut lâcher. Pour les traileurs engagés sur des parcours d’altitude, cela rappelle qu’une simple frontale oubliée ou un départ trop tardif peuvent tout faire basculer.
EN RÉSUMÉ, les secours n’ont pas envoyé un hélicoptère. Ils ont envoyé un drone. Pas par négligence. Par pragmatisme.
En 2025, sauver des vies ne se fait plus toujours avec des cordes et des treuils. Parfois, ce sont des idées audacieuses, des technologies légères et 180 grammes de tissu qui font toute la différence. La modernité ne remplace pas l’humain, mais elle l’aide à sauver sans risquer sa propre vie.
Ils ont été secourus le lendemain matin
Au petit matin, le Choucas 65 a pu enfin décoller. Les CRS ont hélitreuillé les deux hommes, frigorifiés mais sains et saufs. Une opération qui restera comme un tournant dans l’histoire du secours en montagne : celle où le drone n’a plus été un gadget, mais un véritable sauveteur.
À lire aussi
- Faut-il faire payer les secours en montagne ?
- Top 3 : les bienfaits de l’escalade pour le traileur
- GPS : mettez vos montres Coros à jour !
- À 22 ans, il fait le malin et appelle finalement les secours pour sauver ses fesses !
- Kilian Jornet vient de finir States of Elevation