Le traileur français Christophe Le Saux (appelé le Jaguar) s’élance dans une traversée des Andes façon States of Elevation
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Tandis que Kilian Jornet s’approche de la fin de son projet démentiel States of Elevation, où il enchaîne à pied et à vélo les sommets à plus de 14 000 pieds aux États-Unis, un autre nom bien connu du trail mondial se lance un défi tout aussi fou. Christophe Le Saux, alias le Jaguar, a décidé de partir à l’assaut des plus hauts volcans de la Cordillère des Andes. L’objectif ? Enchaîner 10 volcans, dont 6 culminant à plus de 6000 mètres. Autant dire que l’inspiration « Jornetienne » est clairement revendiquée, mais avec un goût pour l’altitude encore plus vertigineux.
Christophe Le Saux, un début d’expédition déjà costaud
Parti il y a quelques jours dans le cadre de son expédition baptisée Bolivie Chili 2025, Christophe Le Saux n’a pas traîné. En trois jours à peine, il a déjà coché deux sommets : le Huayna Potosi (6088 mètres) et le redoutable Parinacota (6348 mètres). Si ce dernier reste loin des projecteurs médiatiques occidentaux, il a offert au traileur français une épreuve digne d’un ultra extrême.
Dans son récit, Le Saux décrit une ascension sans concession, démarrée de nuit, avec un terrain de sable volcanique qui rend chaque pas plus épuisant que le précédent. Et ce n’était que le début. Plus haut, ce sont des pénitents — ces aiguilles de glace aussi tranchantes que traîtres — qui l’ont forcé à redoubler de vigilance. Dix heures d’effort, de lutte contre le souffle court, le froid et la fatigue… pour finalement toucher le sommet, les yeux rivés sur l’Altiplano et les géants andins. Un effort total, une aventure intérieure.
Objectif Ojos del Salado
Mais le plus dur est encore devant. Le point d’orgue de l’expédition, c’est l’Ojos del Salado, volcan actif et toit du monde pour cette catégorie géologique, à 6893 mètres d’altitude. Et ce n’est pas un inconnu pour Le Saux : il détient déjà, depuis octobre 2023, le record de vitesse aller-retour en autonomie depuis le camp de base situé à 4550 mètres, soit 51 kilomètres et 3050 mètres de D+ en 15 heures et 39 minutes. Rien que ça.
Autant dire que s’il revient sur ce volcan, ce n’est pas pour faire de la figuration.
Une liste de sommets qui fait tourner la tête
Voici le programme à venir pour le Jaguar, qui vit littéralement à la verticale :
- Tunupa, 5321 mètres
- Uturuncu, 6008 mètres
- Licancabur, 5916 mètres
- Cerro Toco, 5604 mètres
- San Francisco, 6016 mètres
- Ojos del Salado, 6893 mètres
- San Pablo, 6010 mètres
- San Pedro, 6145 mètres
Un enchaînement qui exige non seulement une condition physique hors norme, mais aussi une logistique parfaitement huilée entre l’altitude, les approches, les bivouacs et les ravitaillements.
Kilian Jornet comme source d’inspiration assumée ?
Impossible de ne pas faire le parallèle avec le projet States of Elevation. Comme Kilian, Christophe enchaîne les sommets en solitaire, sur un laps de temps très court, avec un engagement physique et mental total. La différence ? L’altitude. Tandis que Kilian flirte avec les 4300 mètres dans l’Ouest américain, Le Saux s’envole au‑delà des 6000 mètres, là où l’oxygène manque, où la neige croque sous les crampons, et où chaque pas devient un combat.
Mais plus que de l’imitation, c’est une forme de transmission. Ces grands traileurs explorent les limites du possible, loin des circuits balisés, pour redonner à la montagne ses lettres d’intensité. Et là-dessus, que l’on s’appelle Kilian ou Christophe, la motivation est la même : repousser ses limites, seul, loin des podiums, pour le plaisir brut de gravir, d’explorer, et parfois… de souffrir.
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