Au lendemain de la disqualification de Joyline Chepngeno pour dopage à Sierre-Zinal, le coach Julien Lyon, à la tête du team Milimani Runners, a pris la parole pour tenter de clarifier sa position. Pointé du doigt par l’organisation, il affirme ne pas avoir à porter la responsabilité des agissements individuels de ses athlètes.
« La faute revient uniquement à l’athlète »
Julien Lyon insiste sur un élément central : selon lui, la responsabilité d’un dopage appartient exclusivement au coureur. Dans le cas de Joyline Chepngeno, c’est l’Athletics Integrity Unit (AIU) qui a mené l’enquête et rendu son verdict. Et jamais, souligne-t-il, ni son nom ni celui de Milimani Runners n’ont été mis en cause par l’instance internationale.
Pour lui, il est donc inexact de dire qu’il cherche à se défausser. Il rappelle que ce sont les instances antidopage officielles elles-mêmes qui ont établi que l’entraîneur n’était pas impliqué dans le dossier.
Une attaque contre la « justice parallèle »
Ce que Julien Lyon conteste avec force, c’est la décision de Sierre-Zinal d’aller au-delà du cadre fixé par l’AIU. En bannissant à vie le coach et son équipe, les organisateurs, selon lui, se substituent aux instances compétentes et instaurent une forme de « justice parallèle ».
Il estime que ce type de démarche nuit non seulement à son image et à celle des Milimani Runners, mais fragilise également la crédibilité même du système antidopage, qui devrait rester la référence unique dans ces affaires.
L’argument des autocontrôles
Parmi les critiques qui lui sont adressées, plusieurs voix rappellent qu’un coach a la responsabilité de surveiller la probité de ses athlètes, quitte à mettre en place des autocontrôles internes. Julien Lyon répond que de telles procédures sont extrêmement coûteuses, rappelant que même l’AIU dispose de budgets limités, alors que lui tente simplement de faire au mieux avec ses moyens.
Entre défense et contestation
Julien Lyon affirme continuer à défendre une pratique transparente et respectueuse des valeurs du sport. Mais il refuse que l’on fasse porter sur lui une responsabilité collective liée à la nationalité de ses athlètes ou au climat de suspicion entourant le Kenya. Pour lui, tant qu’aucune complicité n’est prouvée, la sanction doit rester individuelle et ne pas s’étendre au coach ni au team.
La justice devra trancher. En attendant, cette ligne de défense place Julien Lyon dans une position délicate : reconnu innocent par l’AIU, mais toujours perçu par certains comme celui par qui des athlètes dopés accèdent aux plus grandes courses de trail.
Analyse juridique : ce que dit le droit
Dans le cadre de la lutte antidopage, le Code mondial antidopage est clair : la responsabilité d’une substance interdite incombe avant tout à l’athlète. Un entraîneur ou un agent ne peut être sanctionné que si une complicité active ou une facilitation sont prouvées. À ce jour, l’Athletics Integrity Unit (AIU) n’a mis en cause ni Julien Lyon ni sa structure Milimani Runners. Cet élément constitue un point essentiel de sa défense.
De leur côté, les organisateurs de course disposent d’un règlement interne qui leur permet d’écarter des participants pour des raisons d’éthique ou d’image. Mais ce pouvoir ne peut pas aller au-delà de ce que décident les instances antidopage. En bannissant à vie Julien Lyon et son équipe, Sierre-Zinal a pris une mesure qui pourrait être interprétée comme une « sanction privée », et donc juridiquement contestable.
Le 19 septembre, le Tribunal a d’ailleurs rendu une décision superprovisionnelle obligeant Sierre-Zinal à retirer du communiqué toute mention du coach et de son team. Cette mesure est provisoire, mais elle montre que le juge a reconnu un risque d’atteinte à la réputation.
Enfin, il faut rappeler que relater des faits avérés et citer des déclarations publiques ne constitue pas une diffamation. Ce qui serait problématique, ce serait d’affirmer soi-même la culpabilité ou l’innocence d’un acteur. Ici, seuls les communiqués, décisions judiciaires et propos des intéressés sont rapportés.
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Sources, Esprit Trail
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Mention éditoriale
Cet article rend compte d’une affaire en cours impliquant l’organisation de Sierre-Zinal, l’athlète Joyline Chepngeno et son entraîneur Julien Lyon. Cet article n’a pas vocation à trancher la question des responsabilités. Il s’agit uniquement d’un compte rendu factuel, conforme au droit à l’information.
Les éléments rapportés proviennent de sources publiques et vérifiables : décisions de l’Athletics Integrity Unit (AIU), communiqués officiels de Sierre-Zinal, et déclarations de Julien Lyon publiées sur les réseaux sociaux.
La justice civile a rendu une décision superprovisionnelle le 19 septembre 2025, ordonnant le retrait du nom de Julien Lyon et de Milimani Runners des communiqués de course. Cette décision est provisoire et ne préjuge en rien du jugement au fond.
Nous ne portons aucune accusation personnelle. Notre rôle se limite à informer sur les faits, les procédures en cours et les positions exprimées par les différentes parties. La responsabilité définitive de chacun sera déterminée exclusivement par les instances compétentes.