Kilian Jornet : States of Elevation & Desert Ride
Pour rejoindre les sommets de Californie dans le cadre de son projet States of Elevation, Kilian Jornet a dû traverser à vélo une immense portion du désert américain, à travers chaleur, solitude et vent brûlant.
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Entre le 19 et le 24 septembre 2025, Kilian Jornet a ainsi pédalé à travers le Nouveau-Mexique, l’Arizona et la Californie, cumulant plus de 900 kilomètres, 70 heures (presque trois jours complets) de selle et près de 10 000 mètres de dénivelé dans des températures dépassant les 38°C. La traversée du désert du Mojave, surnommée Desert Ride, marque l’entrée dans la dernière phase de son aventure.
Mais c’est quoi States of Elevation ?
Lancé début septembre 2025, States of Elevation est un projet hors norme imaginé par Kilian Jornet. L’objectif : relier, uniquement à pied et à vélo, les plus hauts sommets de plusieurs États américains, sans assistance motorisée. Chaque sommet doit être gravi en mode “alpinisme léger”, chaque liaison effectuée à la force des jambes. Après avoir enchaîné les 56 “fourteeners” du Colorado (sommets de plus de 4 267 mètres), Kilian poursuit désormais vers la Californie pour y gravir une nouvelle série de montagnes emblématiques.
States of Elevation, Desert Ride
Colorado, Utah, Arizona, Californie : dans cette traversée brûlante du Mojave, Jornet transforme une transition à vélo en une épopée XXL.
Ce n’était censé être qu’une transition. Mais entre Purgatory Flats et la Sierra Nevada, Kilian Jornet a transformé 1 500 kilomètres de vélo en 5 jours d’effort total, de chaleur écrasante et d’aventure désertique. Loin des sommets du Colorado, le projet States of Elevation a pris une toute autre dimension en traversant les routes vides et brûlantes du Mojave. Avec des journées de plus de 12 heures en selle, plus de 25 000 m de D+, et quatre états traversés à force de mollets, le « Desert Ride » est tout sauf une parenthèse. C’est une épreuve en soi.
🗺️ Partie 1 – De Purgatory Flats au désert : l’odyssée commence
C’est avec les jambes encore pleines des seize jours passés à grimper les « fourteeners » du Colorado que Kilian enfourche son vélo. Il entame la section « Desert Ride » le 19 septembre 2025. Dès cette première journée, il aligne 305 km, 1 983 m de D+ et 10 h 58 min de pédalage.
Les paysages changent, l’air se fait plus sec, le goudron chauffe. Le relief ondule encore, mais déjà la chaleur se fait oppressante. L’effort reste long, mais il est maintenant linéaire : un coup de pédale après l’autre, en ligne droite vers l’Ouest.
🏜️ Partie 2 – Canyon, chaleur, solitude
Le 20 septembre, Kilian enchaîne avec 284 km, 2 180 m de D+, et 12 h 16 min de route. Il traverse l’Arizona, longe les immenses plateaux rocheux et les falaises rougeoyantes du canyon country. Le GPS indique plus de 2 000 m de D+, preuve que le désert ne rime pas forcément avec plat.
La température grimpe, frôle les 38 °C, et certains jours, il avoue passer 15 heures sur la selle, à lutter contre le vent, le soleil, parfois la pluie. Mais toujours en avançant.
🚴 Partie 3 – 320 km, la plus longue étape
Le 21 septembre marque un tournant. Kilian pédale 320 km, 1 822 m de D+, pendant 13 h 39 min. Il entre dans le Nevada, s’approche des zones les plus arides du Mojave. Il classe même 3e sur un segment nommé “Vegas Baby!” – l’ironie est parfaite : pas de casinos ici, juste des lignes droites à perte de vue.
Sur Instagram, il résume en une phrase le sentiment du jour :
« Compter les wagons de train, c’était parfois le moment le plus excitant de la journée. »
Une solitude étrange s’installe dans cette immensité vide. Mais elle fascine autant qu’elle épuise.
🌵 Partie 4 – Le Mojave comme désert final
Le 22 septembre, pour le dernier jour de traversée, Kilian boucle 272 km, 1 414 m de D+, en 12 h 35 min.
Les images postées montrent un décor lunaire. Le sable, la route, les ombres longues. Quelques compagnons l’accompagnent pour cette fin de transition : Scott Simmons, Gemma Arró, et d’autres.
Il traverse les red rocks de l’Arizona, puis pénètre dans le Mojave National Preserve, vaste comme un petit pays. L’ultra devient méditation, presque transe. Kilian l’écrit lui-même :
« Cette traversée est devenue un voyage à part entière, avec ses rires, ses douleurs, sa beauté sauvage, et ses routes vides sans fin. »
🔥 Analyse trail : pourquoi c’est important
Pour la communauté trail, cette section peut paraître secondaire. Mais elle ne l’est pas. Car c’est dans la répétition, la gestion de l’effort prolongé, l’acceptation du vide et de la chaleur, que se forge la résilience du traileur. Ce n’est pas du trail pur – c’est même du gravel hardcore – mais c’est du mental, et c’est ce mental que Kilian ira chercher dans les montagnes californiennes à venir.
🏁 Les chiffres, des statistiques de States of Elevation Desert Ride
Après cinq jours, 1 389 km, 25 569 m de D+ et près de 95 h de vélo, Kilian laisse le désert derrière lui. Il est prêt pour les treize derniers sommets du projet, cette fois en Californie. Mais entre-temps, il aura traversé le Colorado, le Nouveau-Mexique, l’Arizona et la Californie, souvent seul, parfois avec des compagnons, toujours à la force de ses jambes.
Et ce qui n’était qu’un “trait d’union” entre deux massifs est devenu un chapitre épique à part entière.
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