accident de chasse en Italie
Dimanche 21 septembre, au sud de Turin en Italie, la saison de la chasse s’est ouverte dans le Piémont italien par une tragédie.
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Accident de chasse
Il était environ dix heures du matin à Carrù, dans le hameau de Bordino, quand un homme de 46 ans a été mortellement touché à la poitrine par une balle tirée par un autre chasseur. D’après les premiers éléments de l’enquête, le tireur aurait confondu la silhouette de son collègue avec celle d’un sanglier. Ce dernier n’a pas survécu, malgré l’intervention rapide des secours.
La victime s’appelait Daniele Barolo. Il était père de deux enfants. Le tir, décrit comme accidentel, s’est produit dans un cadre rural, en pleine battue. L’auteur du tir a immédiatement été désarmé par les forces de l’ordre et une enquête est en cours pour éclaircir les circonstances précises du drame. Était-ce un problème de visibilité ? Un non-respect des règles de sécurité ? Un positionnement hasardeux des chasseurs sur la ligne de tir ? Les autorités italiennes tentent de comprendre comment une telle erreur a pu se produire dès le premier jour de chasse.
Du côté des défenseurs des animaux, la colère est immédiate.
Michela Vittoria Brambilla, figure bien connue de la Ligue italienne pour la défense des animaux et de l’environnement, a dénoncé dans la presse une pratique “absurde, anachronique et dangereuse”. “Premier jour, premier mort”, résume-t-elle, soulignant l’absurdité d’un loisir qui, chaque année, débute avec des drames évitables.
Mais au-delà de la sphère cynégétique, ce nouveau fait divers relance une inquiétude bien connue des traileurs et des amateurs de nature.
Car si un chasseur expérimenté peut tuer son propre collègue à quelques dizaines de mètres, qu’en est-il des promeneurs, des vététistes, des enfants, ou des coureurs de trail qui croisent parfois sans le savoir les trajectoires de tir ? Ce drame italien rappelle à quel point la chasse, même encadrée, peut provoquer des situations irréversibles.
Et qu’aucune tenue fluo, aucun sifflet, aucune prudence individuelle ne protège complètement d’un tir mal orienté ou d’une identification visuelle ratée.
En France comme en Italie, chaque ouverture de saison apporte son lot de tensions.
Les chasseurs se veulent rassurants et rappellent leur formation, leur respect des règles, leur contribution à la régulation du gibier. Pourtant, les statistiques parlent d’elles-mêmes. Chaque année, des accidents surviennent, y compris parmi les chasseurs eux-mêmes. Dès lors, comment continuer à affirmer que la chasse est un loisir sécurisé, alors que même les pratiquants se tuent entre eux ?
Pour les traileurs, cette réalité est brutale. Le week-end, les sentiers boisés deviennent zones grises, où courir demande non seulement de l’endurance, mais aussi de la chance. On regarde les pancartes, on évite les chemins indiqués comme “zones de chasse”, on choisit des couleurs vives… et malgré tout, le risque demeure. Ce n’est pas un fantasme, ni une exagération : c’est la réalité de nombreux coureurs, qui adaptent leur calendrier d’entraînement à celui des battues.
En Italie aussi, les usagers de la nature s’inquiètent
La mort de Daniele Barolo n’est pas un cas isolé. C’est un nouvel épisode dans une longue série d’accidents qui pose une question essentielle : jusqu’à quand va-t-on tolérer qu’un loisir aussi létal continue de cohabiter avec les pratiques sportives et familiales en plein air ? Tant que les forêts resteront des terrains de tir, les traileurs resteront des cibles potentielles. Et tant que les premiers jours de chasse seront synonymes de drame, la confiance entre les usagers de la nature restera fracturée.