Le Népalais Sangé Sherpa est en train de réaliser l’un des enchaînements les plus fous jamais vus dans le monde du trail.
Avec Sangé Sherpa on frôle la science-fiction
Vainqueur de la Transpyrenea 900, il domine actuellement la SwissPeaks 700… et prévoit de rallier le Tor des Géants à vélo. On frôle la science-fiction.
À Champex-Lac, sur les sentiers de la SwissPeaks, les bénévoles n’en croient pas leurs yeux. Deux jours seulement après avoir assisté à l’arrivée de l’UTMB, ils voient débouler un homme seul, sourire aux lèvres, flûte accrochée au sac, avec plus de vingt kilomètres d’avance sur le deuxième. Cet homme, c’est Sangé Sherpa. Il ne court pas pour faire le buzz. Il court parce qu’il est fait pour ça. Et il ne s’arrête jamais.
Transpyrenea 900 : la traversée des montagnes en guise d’échauffement
Le 12 août dernier, Sangé Sherpa remportait la Transpyrenea T900 : une traversée intégrale des Pyrénées de plus de huit cents kilomètres, pour cinquante-six mille mètres de dénivelé positif, parcourue en un peu plus de onze jours, avec seulement… trente-quatre heures de sommeil. Il partageait la victoire avec le Belge Evariest Callens dans un esprit de fraternité rare à ce niveau d’exigence.
À peine le temps de souffler. Le traileur a repris son vélo, traversé la France, puis enchaîné avec la SwissPeaks 700 kilomètres, l’un des ultra-trails les plus longs et les plus engagés d’Europe. D’autres y auraient laissé leurs pieds, leurs articulations et leurs rêves. Lui, non seulement il tient debout, mais il mène la course avec une avance insolente, à moins de cent trente kilomètres de l’arrivée.
Et après ? Le Tor des Géants… et le désert de Gobi
Sangé Sherpa ne compte pas s’arrêter là. Dès la fin de la SwissPeaks, il prévoit de remonter en selle direction Courmayeur pour prendre le départ du Tor des Géants, trois cent trente kilomètres à travers le Val d’Aoste. Une course de légende qu’il a déjà remportée en deux mille vingt-trois. Et ensuite ? Un petit tour dans le désert de Gobi, quatre cents kilomètres sans balisage. On appelle ça “l’année de tous les défis”, ou plus simplement : “une vie à la Sangé”.
Une histoire humaine avant d’être sportive
Né dans les montagnes de Taplejung au Népal, Sangé Sherpa a été porteur, puis guide, avant de s’installer à Besançon grâce à une bourse d’étude. Il n’a jamais coupé le lien avec son village natal, où il finance des infrastructures scolaires et médicales. Pour lui, chaque course est une occasion de collecter, de témoigner, de donner du sens. Il ne court pas pour lui, mais pour tous ceux qui, chez lui, n’ont pas les moyens de courir.
“Born to run”, version Sherpa
À quarante-quatre ans, Sangé Sherpa incarne une autre idée du trail : celle d’un sport ancré dans la nature, la résilience et la solidarité. Il ne prend pas l’avion, voyage à vélo, fabrique une flûte à partir de ses bâtons cassés, et joue de la musique sur les sentiers. Il prouve aussi qu’on peut enchaîner les ultras sans se brûler les ailes, à condition d’écouter son corps et d’avoir un moteur… qui tourne à l’humilité.
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