Au Québec, si vous dites que vous faites du « trail running », on risque de vous corriger gentiment. Ici, on parle de course en sentier.
La course en sentier est une expression 100 % francophone
La course en sentier dit beaucoup plus qu’il n’y paraît : elle traduit une volonté culturelle de nommer la discipline en français, mais aussi une autre façon d’aborder la pratique.
Un terme francophone, mais pas seulement
La langue française au Québec n’est pas un détail, c’est un principe. L’Office québécois de la langue française (OQLF) veille activement à proposer des équivalents aux anglicismes, et c’est ainsi que « trail running » a officiellement été traduit par course en sentier dès les années 2000. Le terme a rapidement été adopté par les coureurs, les organisateurs et les marques locales, avec une logique simple : parler de la discipline dans un vocabulaire qui fait sens pour tout le monde, sans dépendre de l’anglais.
Mais il ne s’agit pas juste de traduction. Le mot « sentier » ancre la discipline dans le paysage québécois. Ici, on ne court pas sur des « trails » génériques, mais sur des sentiers forestiers, boueux, rocailleux, souvent reculés, et la terminologie reflète cet attachement au terrain.
Une culture plus proche de la nature que du marketing
En Europe, le mot « trail » est devenu un label. Il évoque des grandes marques, des compétitions célèbres comme l’UTMB, des montres GPS dernier cri et des sacs 12 poches. Au Québec, la course en sentier reste plus proche de l’esprit rando-course : on court pour s’immerger dans la nature, pour explorer, pour se dépasser dans des conditions parfois extrêmes, mais sans forcément viser la performance à tout prix.
C’est une course souvent plus rustique, plus sauvage, plus enracinée dans un lien direct avec les grands espaces. D’ailleurs, dans certaines régions du Canada hors Québec, on emploie aussi les termes trail running ou mountain running, mais l’esprit reste globalement plus outdoor que compétitif.
les médias à suivre pour comprendre la course en sentier
La course en sentier au Canada s’ancre dans une culture et un territoire uniques. Mais elle s’appuie aussi sur un écosystème médiatique encore peu connu en Europe, fait de blogs passionnés, de magazines spécialisés et de sites communautaires. Pour mieux comprendre cette scène trail canadienne, nous avons dressé un annuaire complet des meilleurs sites à suivre, au Québec comme dans le reste du pays. Un point de départ idéal pour explorer cette autre vision du trail, plus nature, plus brute, plus humaine.
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une vision du trail encore préservée
Parler de course en sentier, ce n’est pas seulement une question de vocabulaire. C’est aussi le reflet d’une autre manière de vivre le trail, plus proche de la nature que du marketing. Alors que l’Europe glisse vers une professionnalisation massive du trail running, le Québec garde encore une approche plus brute, plus vraie, plus enracinée dans le plaisir de courir dehors. Est-ce que cela va durer ? Ou bien le Canada basculera-t-il lui aussi, dans dix ou quinze ans, dans les mêmes travers que la France ?
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Le trail au Canada : ils ont tout compris
Où faire du trail au Québec ?
Si la course en sentier est un mot typiquement québécois, ce n’est pas qu’une affaire de vocabulaire : c’est aussi un ancrage géographique et culturel. Le Québec regorge de parcours exceptionnels où les traileurs peuvent évoluer en pleine nature. Ultra-Trail Harricana, Québec Méga Trail, Gaspésia 100… les événements ne manquent pas pour vivre le trail version nord-américaine, au cœur de forêts boréales, de fjords et de montagnes sauvages.
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Les plus belles courses en sentier au Québec
Un sport en plein essor… et une identité à préserver
Depuis une dizaine d’années, la course en sentier connaît un vrai boom au Canada. Des événements comme l’Ultra-Trail Harricana, le Québec Méga Trail, le Bromont Ultra ou encore le Gaspesia 100 attirent de plus en plus de coureurs, locaux comme internationaux. Pourtant, les organisateurs tiennent à garder cette identité québécoise forte, avec un vocabulaire, une ambiance et une éthique propres à la région.
Ce souci de préserver la langue, le territoire, et les valeurs communautaires se ressent à tous les niveaux. Les ravitos sont souvent tenus par des bénévoles du village, les trails traversent des terres autochtones ou des parcs protégés, et les communications restent en français, même lorsque les coureurs viennent de l’étranger.
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