Pendant longtemps, le marathon incarnait l’objectif ultime des coureurs. Une distance mythique, codifiée, ancrée dans les grandes villes et dans l’imaginaire collectif. Mais depuis une vingtaine d’années, une autre discipline a bousculé la hiérarchie : le trail. Plus libre, plus immersif, plus diversifié, il a progressivement conquis le cœur – et les jambes – de millions de pratiquants, jusqu’à surpasser les marathons en nombre d’épreuves et en attractivité.
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Le trail, une réponse aux limites du bitume, une réponse aux limites des marathons
Si le marathon a longtemps été la référence, il souffre aujourd’hui de son côté standardisé : 42,195 km, sur route, souvent au milieu d’une foule compacte et de paysages urbains. À l’inverse, le trail offre l’aventure, la variété et le dépaysement. Forêts, montagnes, vallées, littoral… chaque course devient une immersion unique. Ce rapport direct à la nature, combiné à la sensation de liberté qu’il procure, séduit particulièrement dans un contexte où de plus en plus de sportifs cherchent à échapper à la pollution et à la monotonie des parcours routiers.
La crise sanitaire a accéléré cette bascule
Privés de compétitions urbaines pendant des mois, de nombreux coureurs se sont tournés vers les sentiers. Ils y ont trouvé un terrain de jeu sans contrainte de date ou d’autorisation municipale, et souvent à deux pas de chez eux. Résultat : une partie d’entre eux n’est jamais revenue au marathon.
Des trails emblématiques devenus mondiaux
L’essor du trail ne repose pas seulement sur la pratique libre. Des courses mythiques comme l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, la Diagonale des Fous ou les Templiers ont donné une aura internationale à la discipline. L’UTMB en particulier a joué le rôle d’un « marathon de New York de la montagne » : un rendez-vous planétaire, retransmis, suivi et convoité par les meilleurs athlètes. Avec son circuit UTMB World Series, il a exporté ce modèle partout dans le monde, réduisant la nécessité pour les coureurs de se concentrer sur quelques rares marathons prestigieux.
L’effet star a également pesé lourd. Les exploits de Kilian Jornet, François D’Haene ou encore Courtney Dauwalter ont popularisé l’image d’un sport extrême mais accessible, où l’important n’est pas seulement la performance chronométrique, mais aussi l’aventure humaine et le défi personnel.
Une économie florissante qui dépasse celle du marathon
Sur le plan économique, le trail n’a rien à envier au marathon. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 3 500 courses nature sont organisées chaque année en France, contre moins d’épreuves sur route, et les dossards des grands trails s’arrachent parfois en quelques minutes. Le marché du matériel explose : chaussures à plus de 200 €, sacs techniques, bâtons en carbone, textiles haute performance… Les équipementiers comme Salomon, Hoka, The North Face ou Rossignol investissent massivement, et les marques historiques de la route peinent à rivaliser sur ce créneau en pleine expansion.
Le trail séduit également des publics plus diversifiés que le marathon. S’il attire encore une majorité de coureurs réguliers, il touche aussi des randonneurs sportifs, des alpinistes et des amateurs de nature qui n’avaient pas l’habitude de s’inscrire sur des compétitions. Ce brassage contribue à renouveler en permanence la base de pratiquants, là où le marathon peine parfois à séduire au-delà des passionnés de chrono.
un changement d’ère
En France, le basculement est acté : le trail n’est plus un sport confidentiel, c’est la locomotive de la course à pied. Plus varié, plus immersif, moins centré sur la performance pure, il correspond mieux aux aspirations actuelles. Les marathons conservent leur prestige historique, mais sur le terrain – et sur les calendriers – ce sont les sentiers qui mènent désormais la danse.
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