Déjà que les bouteilles d’eau dans le désert, l’avion, les pick up, la triche des locaux, tout ça c’était limite… mais là on touche le fond.
À l’origine, le Marathon des Sables, c’est quand même l’extrême. Le désert. Le sable. La solitude et la chaleur accablante. Une épreuve mythique dans un environnement hostile. Alors quand on découvre que la marque organise désormais un événement festif en altitude, à La Rosière ou à Courchevel, on ne peut s’empêcher de se poser la question : cette initiative alpine est-elle une belle ouverture inclusive… ou une pure opération marketing qui brouille l’ADN du MDS ?
Chaussures Trail Hoka Challenger 7
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Le marathon des sables, une montagne loin du désert
On peut bien vanter les paysages grandioses de La Rosière, ses crêtes et son panorama sur le Mont Blanc, il n’empêche : ce n’est pas le Sahara. Lancer un « Marathon des Sables » à 1850 mètres d’altitude, sur une boucle verdoyante de 4,4 km, c’est un peu comme organiser un Ironman en paddle. Le décor change tout. Et surtout, il interroge : pourquoi continuer à appeler cela un « Marathon des Sables » ? Que reste-t-il de l’idée fondatrice, celle d’un effort extrême dans un environnement extrême ?
Une marque qui se dilue ?
Il ne s’agit pas de nier les qualités humaines de l’événement. Les MDS Crazy Loops se veulent inclusifs, ouverts aux familles, aux personnes en situation de handicap, et centrés sur la solidarité. C’est louable. Mais faut-il pour autant sacrifier l’âme d’un format mythique pour séduire plus de monde ? À force d’étendre son nom à tout et n’importe quoi – du désert à la station chic, de l’autonomie stricte au bivouac confort –, le MDS prend le risque de devenir un label flou, vidé de sa substance.
Le trail événementiel sous perfusion
La tendance n’est pas isolée. Depuis quelques années, de nombreuses marques de trail cherchent à se diversifier, à créer de nouveaux formats plus ludiques, plus accessibles, plus « Instagramables ». Mais ce virage peut vite ressembler à une fuite en avant. Trop de formats, trop d’ambiances festives plaquées sur des concepts originellement extrêmes, et plus personne ne sait ce qu’il vient faire sur la ligne de départ. Courir ou consommer ? Se dépasser ou cocher une expérience ?
Une montagne de contradictions
Les MDS Crazy Loops s’affichent comme une aventure humaine avant tout, loin de la performance. Pourtant, le format « le plus de boucles en 24h » crée malgré lui une dynamique compétitive. On parle d’un « chrono libre », mais les résultats sont comptabilisés, et la communication autour des performances individuelles existe bel et bien. D’un côté on célèbre la solidarité, de l’autre on pousse à l’endurance maximale. Le grand écart est constant.
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