Juin et juillet verront s’affronter les meilleurs ultra-traileurs du monde sur deux terrains radicalement opposés. Le 28 juin, la Western States 100 s’élancera de l’Olympic Valley vers Auburn, en Californie. Kilian Jornet, David Roche, Vincent Bouillard, Rod Farvard et Adam Peterman seront à surveiller de près, tandis que chez les femmes, Tara Dower, Emily Hawgood et Marianne Hogan mèneront la danse. Quinze jours plus tard, du 11 au 13 juillet, ça sera au tour de la Hardrock 100 de mettre à l’épreuve les organismes dans les montagnes de San Juan, au Colorado. Ludovic Pommeret tentera de défendre son titre face à Mathieu Blanchard, Germain Grangier ou encore Casquette Verte, pendant que Manon Bohard et Katie Schide joueront gros chez les femmes.
Mais que cachent vraiment ces deux courses mythiques ? Si toutes deux font 100 miles, leur ADN est à mille lieues l’une de l’autre. Voici les 7 différences qui font tout.
la Western states et la Hardrock 100
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la Western states et la Hardrock 100
1. Le terrain : Californie roulante contre Colorado vertical
La Western States, malgré ses 5 500 m de D+, est réputée pour sa fluidité. On y court, beaucoup. Son sentier est large, entretenu, souvent descendant après le premier col.
La Hardrock, c’est une autre planète. 10 000 m de D+, des cols à plus de 4 000 m, des portions hors-sentier, des névés, des torrents à traverser. Plus qu’une course, un trek en accéléré.
2. L’altitude : modérée contre extrême
La Western States reste en moyenne à 1 200-2 000 m d’altitude, ce qui limite les effets de l’hypoxie.
La Hardrock évolue entre 2 400 m et plus de 4 200 m, avec de longues heures passées en atmosphère raréfiée. Sans acclimatation sérieuse, impossible d’y briller.
3. Le climat : chaleur écrasante contre météo instable
La Western States se court sous le soleil brûlant de Californie. Les coureurs doivent gérer la déshydratation et les coups de chaud dans la canyon section.
À la Hardrock, c’est la loterie : pluie, orages, neige en altitude, gel la nuit… voire tout ça en même temps. Le froid et l’humidité sont les véritables adversaires.
4. Le rythme : compétition pure contre survie organisée
À la Western States, les élites foncent. En 14 heures, c’est plié pour les meilleurs. Le record est à 14h09.
À la Hardrock, on prend son temps… par nécessité. Le record, pourtant détenu par Pommeret, dépasse les 21 heures. La plupart des finishers frôlent la barrière des 48 heures.
5. L’ambiance : show à l’américaine contre club d’aventuriers
La Western States, c’est le Super Bowl du trail US : gros sponsors, live coverage, YouTube, dossards convoités.
La Hardrock, c’est confidentiel, presque secret. 146 coureurs, pas un de plus, et un baiser sur la roche de l’arrivée comme seule médaille.
6. Le système d’entrée : loterie populaire contre élite filtrée
La Western States accepte des centaines de participants chaque année via une loterie ouverte.
La Hardrock impose un palmarès préalable sur des courses réputées, et reste l’une des plus difficiles à intégrer.
7. La symbolique : victoire contre accomplissement
Gagner la Western States, c’est écrire une page de l’histoire du trail. Le podium est un Graal.
Finir la Hardrock, peu importe le temps, est déjà une victoire en soi. Peu de coureurs y reviennent sans en être changés.
La Western States et la Hardrock 100 incarnent deux visions du trail. L’une mise sur la vitesse, la tactique et la chaleur. L’autre sur la lenteur, la solitude et les éléments. Elles sont complémentaires plus que concurrentes. Et si vous en doutez encore, demandez à ceux qui tentent le doublé chaque année : ce sont deux mondes, unis par un même mot de passe – l’amour de l’effort long.
Résumé, ce qu’il faut retenir
La Western States 100 (28 juin 2025) et la Hardrock 100 (11-13 juillet 2025) sont deux ultra-trails emblématiques de 100 miles, mais tout les oppose : terrain, altitude, météo, ambiance et logique de course. La première est rapide, chaude et festive, la seconde rude, alpine et confidentielle. En 2025, Kilian Jornet visera la victoire à la Western, tandis que Ludovic Pommeret défendra son titre à la Hardrock. Deux visions du trail, deux épreuves à part entière.
FAQ – Western States 100 vs Hardrock 100
Quelle est la course la plus difficile entre la Western States et la Hardrock ?
Sur le plan physique et technique, la Hardrock est plus exigeante : deux fois plus de dénivelé, altitude élevée, météo instable, terrain alpin. La Western States est plus « roulante » mais reste extrêmement éprouvante à cause de la chaleur et de la vitesse d’exécution.
Peut-on courir les deux la même année ?
Oui, mais le défi est immense. Elles sont espacées de seulement deux semaines. Certains athlètes comme Jeff Browning ou Sabrina Stanley ont tenté ce doublé, mais peu réussissent à performer sur les deux.
Quelle course est la plus prestigieuse ?
La Western States bénéficie d’une médiatisation bien plus grande, notamment grâce à sa longévité et à sa culture de la performance. La Hardrock est plus « underground », mais jouit d’un prestige immense auprès des traileurs de montagne.
Pourquoi la Hardrock limite-t-elle autant ses participants ?
Pour préserver l’environnement fragile des montagnes de San Juan et maintenir un esprit communautaire. Seuls 146 coureurs sont autorisés chaque année, triés sur le volet.
Quel est le record de la Western States ? Et celui de la Hardrock ?
Jim Walmsley détient le record de la Western States en 14h09. À la Hardrock, c’est Ludovic Pommeret qui a le meilleur chrono en 21h33 (2024), battant celui de Kilian Jornet.
Laquelle est la plus accessible pour un amateur français ?
La Western States propose une loterie plus large et accepte plus de coureurs. Pour la Hardrock, il faut d’abord valider des courses de qualification réputées et avoir un solide CV de montagnard.
Pourquoi Casquette Verte pourrait ne pas prendre le départ de la Hardrock ?
Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, a souffert d’« une sale blessure au psoas et à la hanche », comme l’a rapporté le site u‑Trail fin septembre 2024. Ces douleurs l’ont contraint à annuler sa participation à l’UTMJ et ont nécessité une pause dans son programme de compétitions. À ce jour (juin 2025), aucune information officielle n’indique qu’il a pleinement récupéré, ni qu’il ait confirmé sa présence ou son retrait de la Hardrock 100 2025. Son état de santé reste donc incertain.
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