Trail : pourquoi (et quand) le paracétamol peut vous aider… mais aussi vous mettre en danger
Sur un trail, entre les douleurs musculaires, les chocs répétés et les longues heures d’effort, la tentation de sortir un Doliprane peut surgir rapidement. Le paracétamol, médicament le plus vendu en France, semble être un réflexe anodin pour soulager un mal de tête ou une douleur persistante. Mais faut-il vraiment en prendre pendant une course ? À quel moment cela peut-il vous aider – ou au contraire, nuire gravement à votre santé ?
paracétamol trail
Prendre du paracétamol en trail : dans quels cas cela peut (vraiment) aider ?
Il existe quelques cas précis où le paracétamol peut temporairement soulager un coureur en détresse. Si vous êtes victime d’une céphalée de déshydratation en début de course, ou que des douleurs musculaires deviennent mentalement bloquantes sans être le symptôme d’une blessure sérieuse, une dose unique (500 à 1000 mg) peut vous permettre de continuer. C’est d’ailleurs une pratique observée chez certains ultra-traileurs qui, à 100 km ou 150 km d’effort, utilisent le paracétamol comme solution de dernier recours pour terminer la course.
Le médicament agit rapidement (sous 30 minutes), est bien toléré à jeun, et ne provoque pas de somnolence – contrairement à d’autres antalgiques. Mais attention, il ne soigne rien : il masque la douleur. C’est là que les ennuis peuvent commencer.
Les risques du paracétamol pendant l’effort : ce que les traileurs doivent savoir
Le principal danger du paracétamol réside dans sa toxicité pour le foie. Lors d’un effort long, le foie est déjà fortement sollicité : gestion de la glycémie, thermorégulation, détoxification… En ajoutant une molécule comme le paracétamol à cette équation, le risque de surcharge hépatique augmente, surtout si vous êtes déshydraté, en hypoglycémie ou si vous avez pris d’autres médicaments récemment.
Aux États-Unis, le paracétamol est responsable d’environ 450 décès par an liés à des lésions hépatiques. Et cela concerne des adultes en bonne santé. Pour les traileurs, cela signifie que prendre du paracétamol à répétition, ou à forte dose, dans des conditions extrêmes, peut rapidement se transformer en drame.
De plus, en masquant la douleur, vous risquez d’aggraver une tendinite, une entorse ou un début de fracture de fatigue sans même vous en rendre compte. Le soulagement est immédiat, mais la facture peut tomber quelques jours plus tard, sous forme de blessure grave ou chronique.
À éviter absolument : ces cas où le paracétamol est une mauvaise idée
Il ne faut jamais utiliser le paracétamol :
-
En prévention, “au cas où”
-
Pour effacer une gueule de bois avant un trail (double toxicité hépatique)
-
Sur plusieurs jours consécutifs en période d’entraînement intensif
-
En association avec d’autres substances toxiques pour le foie (alcool, certains antibiotiques)
-
En cas de fièvre ou de grippe : il sera inefficace, et masquera des signaux d’alerte importants
Par ailleurs, des études ont évoqué des effets secondaires insoupçonnés du paracétamol à long terme : perturbation hormonale, baisse de fertilité masculine, hyperactivité infantile, et même risques accrus de surdité.
Quelles alternatives naturelles pour les traileurs ?
Heureusement, il existe des alternatives naturelles au paracétamol qui peuvent aider les coureurs à soulager les douleurs sans risquer de compromettre leur foie ou leur intégrité physique :
-
Maux de tête : huiles essentielles de lavande vraie ou de menthe poivrée appliquées sur les tempes
-
Inflammations musculaires : curcuma, gingembre et harpagophytum, sous forme de compléments alimentaires
-
Tendinites et douleurs articulaires : cataplasmes d’argile verte, très efficaces en post-course
-
Douleurs diffuses : massages aux huiles essentielles (gaulthérie, eucalyptus citronné) en récupération
Ces solutions ne sont pas miraculeuses, mais elles permettent de soulager la douleur sans altérer la perception des signaux du corps.
un outil d’urgence, pas un réflexe – Le paracétamol peut rendre service ponctuellement sur un trail, mais il ne doit jamais devenir un réflexe de confort. Si vous avez besoin d’y recourir, assurez-vous de bien connaître votre état de santé, votre tolérance, et les signaux que votre corps vous envoie. En cas de doute, mieux vaut ralentir, marcher, ou abandonner que risquer des dommages invisibles mais durables.
Lire aussi
Lire encore
- Les trailers sont-ils vraiment plus endurants au lit ?
- La mauvaise foi des Bretons au sujet de l’Ultra Marin !
- Jim Walmsley soulagé que Jornet ne fasse pas l’UTMB
- Comme en 2020, le marathon de Paris vous fait espérer pour rien
- paracétamol trail
-
Cet article ne remplace pas un avis médical. En cas de doute sur votre santé ou la prise de médicaments, consultez un professionnel de santé.