La saison de chasse 2024-2025 connaît un démarrage tragique, marquée par déjà quatre décès alors que les accidents mortels liés à la chasse étaient historiquement bas lors des deux dernières saisons. Face à ces drames, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger une interdiction de la chasse le week-end, moment privilégié pour les promeneurs, cyclistes et traileurs.
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Une hausse des accidents de chasse préoccupante
Depuis la mi-août, la liste des accidents s’est allongée. Parmi les victimes, un homme de 50 ans dans le Gard, un chasseur de 70 ans dans les Ardennes, un cinquantenaire en Ardèche et un homme de 42 ans dans la Loire. En parallèle, des blessures graves ont également été recensées, notamment celle d’un cycliste atteint par des plombs dans l’Eure et d’un chasseur blessé par son propre fils de quatre ans.
Selon Constance Bouquet, une porte-parole de la Fédération nationale des chasseurs, ces accidents sont le résultat d’un manque d’habitude après plusieurs mois de pause, ajoutant que les pratiquants “doivent se roder à nouveau”. Cette explication, bien que plausible, ne convainc pas les adeptes d’activités de plein air qui estiment qu’un retour aux “bonnes pratiques” ne peut justifier la mise en danger de ceux qui arpentent les mêmes sentiers et forêts.
Un conflit d’usage de plus en plus critique
Le partage des espaces naturels entre chasseurs et non-chasseurs est un sujet épineux, amplifié par les drames qui surviennent régulièrement. Comme le souligne Emma Dancourt, journaliste et habitante d’un village de Bourgogne, la pratique de la chasse empêche souvent promeneurs et sportifs de profiter de la nature en toute sécurité. Cette situation renforce la demande d’une interdiction de la chasse les week-ends, où l’affluence des activités de plein air est maximale.
En 2023, une initiative pour un jour sans chasse, portée par le collectif Un jour un chasseur, avait suscité un vif débat, mais avait finalement été rejetée. Ce rejet avait soulevé la frustration de ceux qui estiment que la chasse bénéficie d’une trop grande tolérance face aux dangers qu’elle impose à une majorité de citoyens.
Certains, comme le journaliste Périco Légasse, reconnaissent l’importance des chasseurs pour réguler les populations de gibier, essentielles à l’équilibre agricole. Toutefois, ils considèrent qu’un encadrement plus strict, éloignant les zones de chasse des lieux de promenade, serait plus adéquat pour prévenir les incidents. En dépit de ces propositions de compromis, les opinions divergent : les défenseurs d’une pratique responsable se heurtent souvent à la réalité des incidents qui impactent les citoyens non chasseurs.
L’idée d’interdire la chasse le week-end gagne du terrain. Avec un nombre croissant d’accidents, il devient évident que le partage harmonieux des espaces naturels nécessite de nouvelles mesures de sécurité. Pour les adeptes de la course et des promenades en pleine nature, un encadrement plus strict pourrait être la clé pour cohabiter sereinement.
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crédit photo : utrail
