Tomir 2.0
L’équation business à résoudre pour Nnormal est la suivante : Kilian Jornet va-t-il être capable de continuer à évoluer à haut niveau suffisamment longtemps pour permettre à Nnormal d’exister sans ses performances ultra-médiatisées ?
Par Gaël Dutigny.
Ce qui fascine d’abord avec cette Tomir 2.0, c’est le look.
Tomir 2.0
Les coloris sont en effet remarquables. Contrairement aux autres marques, les gens de Nnormal se sont focalisés très intelligemment sur les semelles, et non tant sur les tiges. Je n’irai pas jusqu’à dire que ces semelles roses et vertes (et bleues) me donnent envie de mordre dedans comme s’il s’agissait d’un de ces savons diaboliques de chez Lush, mais on n’en est pas loin.
Question design, c’est réussi donc. Il se dégage de cette Tomir 2.0 une simplicité bienvenue, apaisante. Elle est massive (sa semelle intermédiaire a été élargie par rapport à la Tomir 1.0) mais reste élégante (plus de rocker et de jolis crampons).
Il y a ensuite la question de la protection de l’environnement.
Oui, je sais, c’est une question ennuyeuse si tôt dans un retour de test chaussure, mais on ne peut pas, on ne doit pas, y échapper quand on est comme Nnormal à crier haut et fort que c’est THE cheval de bataille de la marque. Je note d’abord que cette question fascinante du respect et de la protection de l’environnement tout en produisant des chaussures en Asie du Sud-Est était beaucoup mise en avant au lancement de la marque et un peu moins maintenant.
Rares sont les marques d’outdoor qui sont transparentes avec nous sur leurs procédés de fabrication et sur le potentiel de recyclage de leurs matières, ce qui devrait pourtant nous alerter d’abord, et nous aiguiller dans nos choix de consommateur ensuite. Nnormal, malgré les apparences et la com’, n’échappe pas à la règle. Comme On, Vans, The North Face, Timberland ou encore Merrell, les chaussures Nnormal sont fabriquées au Vietnam par une entreprise taïwanaise nommée Fulgent Sun. Et c’est étonnamment sur le site de On, et non de Nnormal (dommage dommage), que j’ai trouvé des infos sur Fulgent Sun. Je vous laisse vous faire votre avis. La protection et le respect de l’environnement pour les marques outdoor c’est une vraie question que malheureusement personne n’ose aborder vraiment. Ce n’est pas très rentable n’est-ce pas…Bon bon, cela dit, Nnormal a au moins le bon goût de mettre les pieds sur la table et de faire ainsi avancer le débat. C’est un bon début.
Et cette fameuse résistance à l’usure alors ?
La chose que Nnormal met à répétition en avant sur ce modèle de Tomir 2.0, c’est en effet sa résistance à l’usure. Difficile à vérifier pour le moment, car la chaussure est sortie en mars dernier. Sur le principe de construire des chaussures de plus en plus résistantes à l’usure, en théorie, et à condition que tu sois bien dedans, plus la chaussure va te durer dans le temps, moins tu vas être tenté de la changer. Il faut toutefois pouvoir résister à la tentation d’acheter un nouveau modèle ou d’essayer une autre marque, mais OK. Intellectuellement ça se défend. C’est même un très bon point pour Nnormal et cela s’inscrit tout à fait dans cette idée de consommer moins pour éviter le gâchis et la pollution. Trop peu de marques mettent en avant cette qualité pour leurs chaussures alors que c’est un angle hyper intéressant. Bravo Nnormal.
Seulement ce parti pris qui reste louable possède une limite technologique évidente : les tanks ne sont pas reconnus pour leurs finesses. Autrement dit, plus une chaussure va résister à l’usure, plus il y a de risque qu’elle soit rigide et peu confortable. Continuer de produire des chaussures toujours plus résistantes, toujours plus performantes et toujours plus en phase avec une logique de protection de la planète, c’est donc le casse-tête que doit aujourd’hui résoudre la marque Nnormal si elle veut durer au-delà des victoires de son athlète Kilian Jornet, véritable Messie en la matière. Car entre nous, soyons honnête, qui s’intéresse vraiment aux performances et/ou à la vie d’Emelie Forsberg, Tòfol Castanyer, Dakota Jones, Allie Ostrander, Alejandro Forcades ou encore Elhousine Elazzaoui au point d’acheter leurs chaussures, leurs tee-shirts ou leur chaussettes ?
Conclusion sur la Tomir 2.0
Chaussure pour tout profil et pour tout faire en trail running.
Le chaussant interne est assez simple et ce n’est donc pas le plus confortable au monde.
La languette est ingénieuse : légère, souple et rembourrée.
Les lacets sont absolument géniaux : plat, stretch et accrocheurs.
La semelle intermédiaire est douce, amortissante, et reste dynamique. La différence avec la Tomir 1.0 n’est toutefois pas évidente.
La semelle externe est solide et sans surprise : merci Vibram® !
Hauteur talon 36 mm, hauteur avant-pied 28 mm et drop 8 mm.
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crédit photo : utrail