Tout le monde connait Odile Baudrier dans le milieu de l’athlétisme et du trail. Elle a fondé le site Spé15 qui propose une actualité fraîche et documentée sur le dopage dans le monde de la course à pied. Nos confrères du quotidien LaDépeche révèlent qu’elle est menacée de mort.
Si depuis 2019, elle est moins active et relaie moins les cas de dopage, ce n’est pas qu’elle cède à pression, mais qu’elle est un peu lassée par le manque d’intérêt de l’opinion publique sur ces cas de dopage. Elle explique “Avant, j’écrivais plus sur ce sujet puis avec le temps, j’ai relâché. Comme je vous l’ai dit en introduction, j’ai bien compris que le dopage est un puits sans fond. C’est ce que je retire de tout ce travail d’enquête depuis de nombreuses années.”
Les cas de dopage dans le trail
Petro Mamu
Petro Mamu renouait avec Sierre Zinal, qu’il avait remporté en 2016, et où il avait terminé 4ème en 2017. Un résultat annulé par la suite en raison de son contrôle positif survenu lors du championnat du monde de course de montagne, où l’on retrouvait du Fénotérol dans son échantillon, un médicament destiné à soigner l’asthme et interdit par l’anti-dopage en raison de son impact sur la performance, favorisée par l’amélioration de la fonction respiratoire.
L’Erythréen, qui venait de remporter le titre mondial, soutenait l’avoir absorbé à cause d’une bronchite. Une explication acceptée par l’IAAF acceptait, et la suspension était seulement de neuf mois.
Jaouad Zeroual
En 2015, il s’agissait de Jaouad Zeroual qui avait été contrôlé positif après avoir absorbé du Diamox à la veille de sa participation à la 6000 D en 2017, où il avait terminé deuxième.
Maude Mathys (simple avertissement)
Toujours en 2015, Maude Mathys avait réalisé le doublé victoire+record, torpillant l’ancienne référence de près de six minutes sur Sierre Zinal. Mais la Suissesse de 32 ans, qui compte trois titres de championne d’Europe de course de montagne, s’est retrouvée au cœur d’une polémique autour du dopage. En 2015, la jeune femme a été contrôlée positive au clomiphène, un médicament destiné à traiter l’infertilité, mais interdit par les règles de l’anti-dopage. Compte tenu de ce contexte, elle s’était vue alors sanctionnée par un simple avertissement, et l’annulation de ses résultats aux Championnats du monde de ski-alpinisme 2015.
Nicolas Bouvier Gaz (relaxé)
En 2017, elle dénonçait un nouveau cas de dopage dans le trail, celui de Nicolas Bouvier Gaz contrôlé positif aux corticoïdes dans le cadre du Festival des Templiers. Il avait été relaxé.
Christel Dewalle
Toujours en 2017 elle dénonçait le cas de Christel Dewalle, l’une des grandes spécialistes de la course en montagne, du KM Vertical et du trail running. Son palmarès pèse de nombreux titres dont celui de championne du monde du KM Vertical et championne de France en trail court. La Savoyarde vient d’être suspendue 4 mois par la Fédération Internationale de Sky Running, à la suite d’un contrôle positif à l’heptaminol survenu en juillet 2016.
Hussein Zmnako Wali Hussein
Encore en 2017, Un nouveau cas de dopage frappe le trail, avec le contrôle positif aux stéroïdes anabolisants de l’Italien Hussein Zmnako Wali Hussein, 8ème au Championnat national d’Italie en octobre 2018. Une suspension de quatre ans a été prononcée.
Pour avoir dénoncé ces cas de dopage et d’autres, Odile Baudrier est menacée de mort !
Selon Odile Baudrier les contrôleurs ont 7 ou 8 longueurs de retard sur les tricheurs. On n’en a donc pas fini avec le dopage, surtout que pendant le confinement, il y a eu moins de contrôles et qu’un coureur dopé en tire profit de longues années.
La beauté du sport
Si le dopage, en plus de rompre le principe d’égalité entre les athlètes (pour le dire autrement, c’est de la “triche”), est dangereux pour la santé, il entache notre sport. Et ça, Odile Baudrier l’explique très bien. C’est pour la beauté du sport et des performances qu’elle se bat.
Elle explique que les gens qui se dopent se croient invincibles. Ils réussissent tellement, il se sentent tellement bien, que ça rejaillit sur tout leur entourage qui ne se doute de rien. Odile Baudrier alerte sur le fait qu’il ne faut pas être dupe quand on voit des athlètes de plus de 40 ans performer plus que de normal.
Si elle est aujourd’hui menacée de mort, c’est qu’en plus de dénoncer cette triche, elle casse le rêve de tout le monde : le rêve des athlètes, des spectateurs, de l’entourage, etc
Travail documenté
A cause de cela et pour ne pas briser la vie de certains athlètes, elle explique qu’elle écrit et dénonce les cas de dopage en “en pesant chacun de mes mots, de mes écrits. J’ai un réseau d’informateurs mais je n’écris pas tout car je sais que je peux briser des carrières et des vies. Je m’applique une autocensure ; je pèse mes mots”
Et là on se dit que c’est dingue d’être menacé de mort parce qu’on fait son travail, un travail juste et documenté qui sert le bien commun. Les journalistes ne sont pas assez protégés. C’est dingue d’être menacé de mort parce qu’on fait bien son travail.
Odile Baudrier est très claire “je ne vous cache pas que sur certains dossiers, dans le passé, j’ai été menacée de mort… Dire la vérité n’est pas bon ; on casse le rêve tout en mettant en avant des pratiques de tricherie.”
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Droit de réponse
- trai l inter na tio nal at g mél do t co m
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