Les parisiens peuvent performer
Quand on a fait les deux articles successifs sur Casquette Verte afin de lui rendre hommage, nous avons reçu approximativement trois types de réactions
1. ceux qui le suivent un peu et qui trouvaient cet hommage mérité,
2. ceux qui l’ont découvert
3. et, plus bizarrement, ceux qui ont été surpris qu’un parisien puisse performer en trail. Et surpris, parfois, ça a été un euphémisme.
Comme si « parisien » et « bon en trail » étaient autant liés que « tracto-pelle » et « cendrier ». Ça altérait bon nombre de leurs préjugés. Et pourtant… aussi énervant que ça puisse l’être pour les montagnards, on peut tout à fait être parisien et performer en trail.
On ne va pas faire de Casquette verte le symbole d’une revanche de la condescendance des montagnards sur les parisiens dès qu’il s’agissait d’évoquer le trail.
Cependant, étant parisien moi-même, si je dois être honnête, quand j’ai vu, il y a quelques temps, qu’il avait remporté le mad’trail à Valmorel, j’avais bon au plus profond de moi. Mais prenons du recul et voyons pourquoi les parisiens sont tout aussi capables de performer en trail ?
Trail : on peut travailler le dénivelé sur Paris
On a souvent tendance à assimiler Paris à une ville plate. Alors oui, ce n’est pas Grenoble avec ses quatre massifs l’entourant, mais en étant un peu curieux et en cherchant des coins, on a moyen de faire du dénivelé à répétition. Il suffit d’aller au bois de Vincennes (où Casquette Verte a presque élu domicile), on peut aller aux Buttes Chaumont, ou encore monter et descendre les escaliers de Montmartre.
Effectivement, ce n’est pas excessivement bucolique, et ça peut être un peu chiant (encore que les Buttes Chaumont, c’est un coin super sympa), mais pas plus qu’une séance de fractionné court ou long. Aussi, afin d’y remédier un peu, c’est peut-être un peu compliqué de le faire tous les week-ends, mais il est aussi possible d’aller sur le parcours des 25 bosses de Fontainebleau.
Le trail existe loin des Alpes et des Pyrénées
ça aussi, c’est quelque chose qui a tendance à énerver les montagnards, et c’est aussi pour ça que ça me fait extrêmement plaisir de le rappeler dès que j’en ai l’occasion, mais oui, il y a du trail ailleurs qu’en montagne. Désolé, amis des Alpes, mais du trail il y en a partout, et il y en aura toujours partout. Votre monopole n’en est pas un, mais soit. Le NTMF, l’Ardennes Mega Trail, L’infernal Trail des Vosges, l’Ultra Marin, l’Ecotrail, ou la Saintélyon ne sont pas en montagne et n’ont pas moins de crédibilité que l’UTMB ou l’UT4M.
On peut voyager (sauf en ce moment) pour faire du trail
Enfin, last but not least, il ne faut pas oublier qu’on a aussi la possibilité d’aller s’entraîner occasionnellement en montagne pour se tester en conditions réelles. Ça, c’est en général, car en ce moment, je concède que c’est un peu compliqué.
Bref, il y en a beaucoup que ça arrange de voir les parisiens comme étant incapables d’être bons en trail. Et pourtant, c’est absolument faux !