Reprise du trail en 2021 seulement ? Nannnnn !
La question se pose alors qu’on n’est même pas au tiers de l’année. A chaque fois que l’on poste des articles, on a toujours une flopée de commentaires expliquant que l’année sera blanche et qu’il n’y aura plus de trails avant 2021.
Ces commentaires ne citent aucune preuve, aucun argument scientifique, médical, épidémiologique ou virologique.
LES OISEAUX DE MAUVAIS AUGURE
QUI PENSENT QU’IL N Y AURA PAS DE TRAIL
EN 2020
1- Une question de décence
C’est une thématique intéressante qui revient souvent. Dès que l’on ose parler de trail, on se fait traiter d’égoïste car ça serait indécent de penser au trail vis à vis de ce que vit le personnel médical. , c’est inédecent de penser à du trail. Sauf que ça n’a rien à voir. Et donc, la prochaine fois que vous vous demanderez quel équipement porter pour votre prochaine compétition, je vous demanderai si vous avez bonne conscience de courir alors que des enfants meurent de faim en Afrique. Sur le fond, c’est exactement la même chose.
2- On se prépare au pire pour ne pas être déçu
C’est une technique assez connue. On peut l’appeler celle des oiseaux de mauvais augure, ou alors celle des Cassandre. Ça consiste à toujours imaginer la pire finalité possible pour ne pas être déçu. Si vous cherchez un peu, vous en avez toujours au moins un dans votre entourage (si vous n’en avez pas, c’est que la Cassandre, c’est vous). Toujours quelqu’un qui vous dira que ça ne marchera pas, que vous n’y arriverez pas, que votre équipe préférée va perdre, etc.
Pareil, ils ne savent absolument rien de ce qui va arriver, mais à toujours envisager le pire, ils arrivent à ne jamais être déçus. Ma foi…
LA POSITION DE UTRAIL
ON VA REPRENDRE LE TRAIL EN 2020
ON Y CROIT
L’éternel optimiste naïf que je suis vous dira que non, et ce pour plusieurs raisons.
1- En premier lieu, la vie reprendra son cours normal, et on apprendra à vivre avec ce virus.
Plus le temps passera, mieux on le connaîtra et plus on s’y habituera. Comme la grippe dans le pire des cas, comme le SRAS ou le MERS dans le meilleur, il reviendra ou disparaitra. N’oublions pas que dans les dernières décennies, des épidémies ont été aussi voire plus meurtrières, et pourtant, on les a complètement oubliées. Il suffit de repenser à la grippe de Hong Kong qui, à la fin des années 60, a tué plus de 30000 personnes en France et plus de 11000 en Belgique. Qui s’en souvient aujourd’hui ? Peu de gens (bizarrement, on se souvient plus du SRAS, qui a été pourtant beaucoup moins meurtrier).
2- En second lieu, il y a trop d’argent et d’emplois en jeu
Un pays à l’arrêt va presqu’inexorablement générer une crise économique assez catastrophique. Les experts sont assez unanimes là dessus (pour une fois que tous les experts sont d’accord). Et le maître mot des prochains mois (voire années) sera sauver les meubles. Cela passera par la reprise d’une vie normale le plus rapidement possible. Car on parle toujours du trail et du running juste comme une passion, mais on n’imagine pas le nombre de personnes à qui notre passion fournit de l’emploi (direct comme indirect)… Entre ceux qui vont travailler en magasin, les entraîneurs, les kinés, les médecins, les athlètes, les organisateurs de courses, les speakers, et j’en oublie des dizaines d’autres, on fait travailler beaucoup de gens… Et si on ne veut pas que les coureurs deviennent fous et que le business autour du running fasse tout disparaître, je ne suis pas sûr qu’on puisse se permettre une année blanche.
3- Troisièmement, un trail n’est généralement pas un événement de masse
C’est vrai que quand on parle de trail, on pensera souvent à l’UTMB, à la Diagonale, à la Saintélyon, à l’UT4M, à la Maxirace, à la 6000D, à l’Ecotrail, au Monteynard, à l’UT4M, aux Templiers etc… Sauf que ce qu’on sait moins, c’est que pour un gros événement comme un de ceux cités ci-dessus, il y en a 10 tout petits qui drainent à peine une centaine de personnes et qu’il est donc possible (ou du moins plus facile) d’organiser. Prenons un exemple pour prouver ce que j’avance :
Le week-end du 17 octobre, le site Betrail.run recense plus d’une vingtaine d’épreuves. Parmi cette vingtaine, on trouve les Templiers et la Diagonale des fous. Les autres ? Le trail nocturne des Ardennes, le trail CHU Sports, le trail du Haut clunysois, la Skyrace des Matheysins, le trail de Nivezé, le Belfortrail, le trail de Tende, le Kintoa Kurry, le trail de Liège, le trail de Bruxelles, le trail des 7 hameaux ou encore le trail des coteaux de Fronsac… Pour deux gros, vous voyez le nombre de petits ? (et encore, je ne les ai pas tous dits).
Bref, pour ces raisons, je ne souhaite pas d’année blanche, et je ne pense pas qu’il y en aura (ça ne veut pas dire que tout aura lieu comme d’habitude cependant).