Après avoir terminé 8e à l’UTMB 2017, Zach Miller raconte dans un article sur un site de running américain, la période de déprime post-épreuve-longue qu’il traverse.
Une sensibilité propre aux coureurs américains plus sensibles que les coureurs européens, ou phénomène qui touche tous les ultratraileurs ?
Cela fait 15 jours que l’UTMB est terminé. Zach est revenu dans son Colorado. Il conduit son pickup sur les petites routes de montagne, s’arrête à une station service. Sur le comptoir il lit un magazine où son copain le moustachu David Laney (14e place à l’UTMB 2017) parle de son UTMB 2016 “pendant la course nous cherchions la ligne d’arrivée, mais après la course il n’y a plus de ligne d’arrivée”. Zach réalise qu’il vit complètement cela, qu’après course, c’est comme s’il n’y a plus de but dans la vie.
Cet UTMB 2017 historique a été particulièrement éprouvant pour tous les coureurs. La rudesse de l’épreuve ajoutée à un plateau exceptionnel a poussé les athlètes au bout de l’effort.
On se souvient d’un départ en trombe, d’un effort surhumain pour tenir dans le peloton de tête. Et Zach en faisait parti. Toujours à fond, c’est son style de course, Zach a réussi à coller à la tête de course, dépassant même Jim Walmsley mais craquant dans les derniers kilomètres là il aurait pu faire une honorable 4e voire une 3e place.
L’UTMB 2017 se termine d’ailleurs dans un temps largement inférieur aux UTMB précédents, malgré un parcours modifié.
Vitesse, extrêmité des efforts, Zach rapporte ce que dit son comparse David Laney “Les gens ne réalisent pas combien ces courses sont mauvaises pour votre corps” et ajoute qu’aux dommages corporels s’additionnent les dommages du mental.
Zach regarde les montagnes défiler par les fenêtres de son pickup. Il n’a plus envie. Lui qui aime tant les montagnes. Il va courir 6 miles pour se dégourdir les jambes. Il se force.
Le jour d’après il prépare les repas des randonneurs de sa maison d’hôtes. Au moins le travail ça lui donne un but.
Le dépression post-épreuve-longue est un phénomène connu. Il a des raisons psychologiques et physiologiques.
Psychologique, après s’être préparé mentalement pour un but précis, le mental perd sa boussole.
Physiologique, les toxines accumulées par l’effort long met le corps dans une situation de lassitude.
Seules solutions, se lever du lit et se forcer à courir un peu, 5-6km par jour.
Puis redonner un cap, se redonner un but. Enfin après 3 semaines se remettre à l’entrainement sans que ce dernier génère un autre phénomène : le burnout sportif
Courage ! Rien ne vaut un autre ultra.
Chers amis américains, vous cherchez la ligne d’arrivée ? On vous propose celle de la diagonale des Fous. De la dépression à la folie il n’y a qu’un pas… alors on y va ? Jim s’est déjà inscrit.
A la Réunion il y a même un endroit qui s’appelle le Colorado, c’est tout désigné pour Zach.