le niveau pour la Barkley Marathon
La Barkley Marathon : pourquoi ce ne sont pas les traileurs mais les orienteurs qui devraient s’y frotter
le niveau pour la Barkley Marathon – La Barkley Marathon, véritable monstre du trail mondial, a une nouvelle fois fait tomber les prétendants les plus affûtés. Pas un seul finisher en 2025. Dans l’ombre des exploits, c’est un autre débat qui s’impose : et si cette course n’était pas faite pour les traileurs ? S’il fallait surtout être un expert en orientation, plutôt qu’un ultra-traileur au CV long comme un ultramarathon ? Entre les critiques d’Aurélien Sanchez et les débriefs sanglants du directeur de course, il est temps de dresser le portrait-robot de celui qui peut espérer briller à Frozen Head.
3 remarques sur le niveau pour la Barkley Marathon
1– Savoir lire une carte, pas suivre un tracé
La Barkley, ce n’est pas un UTMB sans balises. C’est une chasse au trésor sans GPS où il faut savoir lire les courbes de niveau comme un roman, identifier un col comme un repère, reconnaître un vallon à sa forme. Le trail classique, même en ultra, habitue à suivre des sentiers tracés, balisés, rassurants. À la Barkley, c’est tout l’inverse : il faut être capable de lire le terrain comme un orienteur, de comprendre une carte topographique en trois dimensions, et d’interpréter chaque relief pour anticiper la suite. Le simple fait de « tirer un azimut » (utiliser une boussole) est déjà vu comme une méthode rudimentaire. Ce que cherche le directeur de course, c’est une intelligence de terrain qui dépasse le simple effort physique.
2– Les erreurs qui ont coûté cher en 2025
Dans son débriefing au vitriol, le maître des lieux parle de “champ de bataille jonché de cadavres d’orgueil”.
Il pointe trois erreurs fatales commises par la majorité des coureurs cette année : suivre un vétéran sans avoir ses propres compétences, recopier une carte depuis son téléphone sans participer au briefing collectif, et chercher un checkpoint pendant des heures sans jamais remettre en question sa position.
Tout cela démontre une chose : l’endurance ne suffit pas. Il faut être stratège, observateur, humble. Ce n’est pas en étant un traileur rapide qu’on brille ici, mais en étant un orienteur malin.
3– L’humilité comme condition de survie
Claire Bannwarth a vécu une Barkley douloureuse. Blessure à l’œil, roadbook perdu, partenaire de course peu fiable… Son récit montre l’enchaînement d’embûches typiques de cette épreuve. Aurélien Sanchez, seul Français à avoir terminé la course (en 2023), n’a pas mâché ses mots en réponse : « Une tendinite n’empêche pas de bosser l’orientation. » Pour lui, on ne s’improvise pas Barkley finisher avec des excuses.
Cet échange, aussi tendu soit-il, illustre un point essentiel : la Barkley ne pardonne aucune approximation, aucune préparation incomplète, aucun manque de lucidité.
Ce qu’il faut vraiment pour réussir la Barkley
Ce ne sont pas les qualités classiques du traileur qui font la différence à la Barkley. Ce sont celles du randonneur-orienteur :– Navigation pure : savoir se situer sans GPS ni signal.
– Visualisation 3D : transformer une carte en paysage mental.
– Adaptabilité : changer de plan sans perdre le cap.
– Endurance mentale : marcher 5 heures sans voir personne ni checkpoint, et rester lucide.
– Gestion de l’échec : accepter de repartir de zéro après s’être perdu, sans paniquer.
Un autre monde que le trail classique
La Barkley Marathon n’est pas une course de trail. C’est une expérience de survie en pleine nature, où l’orientation est reine et la force brute ne suffit pas. Ce sont les orienteurs, les randonneurs aguerris, les tacticiens du terrain qui devraient s’y frotter. À ceux qui rêvent de l’affronter, il faudra plus que des kilomètres dans les jambes : il faudra des heures de carte IGN, de boussole, et de solitude en forêt.
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Cet article adopte un ton critique vis-à-vis des habitudes de certains coureurs de trail mais ne remet pas en cause leur engagement. Il invite à repenser les compétences nécessaires pour affronter une course aussi atypique que la Barkley Marathon.
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Image issue du compte Twitter officiel de la Barkley Marathon, utilisée dans un contexte d’actualité conformément au droit à l’information et à l’article 9 du Code civil.