protocole de dopage légal
Le protocole « Legal Doping » d’Henriette Albon : entre ironie, stratégie et prise de risque
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protocole de dopage légal, une publication choc et assumée
Sur son compte Instagram, Henriette Albon, traileuse norvégienne et récente vainqueure de la Transgrancanaria 2025, a partagé un visuel qui n’a laissé personne indifférent : un tableau minutieux intitulé « Legal Doping », accompagné d’un smiley ironique et d’un commentaire en bas de page : Ultra running ain’t good for you. Une provocation ? Une blague entre initiés ? Ou un vrai plan d’action partagé publiquement avec légèreté ? C’est cette ambiguïté qui alimente aujourd’hui la polémique.
Ce que révèle le tableau
Le document détaille un protocole de course planifié à l’heure près, intégrant des doses précises de caféine et de paracétamol, ainsi que d’autres compléments alimentaires identifiés comme potentiellement de la créatine ou des marques type Solgar.
Les quantités indiquées sont significatives :
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Jusqu’à 200 mg de caféine toutes les deux heures,
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Et jusqu’à 500 mg de paracétamol à plusieurs reprises.
Même si rien n’est interdit sur le plan réglementaire, ce type de protocole s’apparente clairement à une conduite dopante, c’est-à-dire une utilisation de substances non interdites, dans le but d’augmenter artificiellement la performance.
À qui s’adresse ce protocole ?
Le plus inquiétant, c’est le flou autour du public visé par cette publication. Est-ce un mémo personnel publié par erreur ? Un exemple destiné à d’autres élites ? Ou une forme de communication décomplexée à destination de sa communauté de suiveurs ?
Dans tous les cas, le message envoyé est problématique. Car une large partie des traileurs amateurs, en quête de performance ou d’inspiration, pourraient être tentés de reproduire ce protocole — sans en mesurer les dangers. Or, le paracétamol en usage répété pendant un effort prolongé et déshydratant peut provoquer de graves lésions hépatiques ou rénales. Et la caféine, à haute dose, peut entraîner tachycardie, nausées, et troubles du sommeil.
Une stratégie révélatrice d’un changement d’époque ?
Ce tableau, aussi ironique soit-il, illustre surtout une évolution de fond : le trail de haut niveau devient un sport d’optimisation totale, où la moindre variable est contrôlée, même au prix d’une médicalisation banalisée. Et si Henriette Albon a décidé d’en parler ouvertement, d’autres appliquent peut-être des protocoles encore plus poussés… mais dans l’ombre.
Le danger, c’est que le peloton suive sans recul. En exposant ce genre de plan, aussi rigoureux soit-il, on donne un vernis de normalité à des pratiques qui devraient au contraire faire l’objet d’un encadrement et de mises en garde.
Le protocole « Legal Doping » d’Henriette Albon n’est pas illégal. Mais il est révélateur d’un glissement inquiétant dans le trail. En affichant avec humour un plan d’automédication pour gagner une course, la Norvégienne soulève une question capitale : jusqu’où peut-on aller pour performer sans trahir l’esprit du trail ? Et surtout, jusqu’où les amateurs sont-ils prêts à la suivre ?
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