le trail aux Jeux olympiques
L’idée peut séduire : voir le trail aux Jeux olympiques. Mais à quel prix ? En Australie, un scientifique veut imposer un protocole mondial de mesure des parcours. Une avancée technique ou une trahison de l’esprit même du trail ? Ce sport est né sur les crêtes, pas dans les labos.
le trail aux Jeux olympiques
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le trail aux Jeux olympiques
le trail aux Jeux olympiques mais la nature échappe aux normes
Le trail, par essence, c’est le désordre organisé. Des sentiers qui serpentent, des racines traîtresses, de la boue, du brouillard, du sable, des rochers… Chaque course est unique, même sur le même parcours d’une année à l’autre. Le charme est là : l’incertitude, la variété, l’imprévu.
Mais pour le chercheur australien Raimundo Sanchez, ce manque de rigueur est un frein. Il arpente les chemins du mont Coot-tha avec un GPS professionnel pour enregistrer au centimètre près chaque virage, chaque dénivelé. Son but : créer une méthode universelle de mesure, afin que tous les trails soient comparables. L’outil est impressionnant. Mais la démarche soulève une question : veut-on vraiment qu’un trail soit mesurable comme un 10 km sur bitume ?
Des rêves olympiques qui normalisent à outrance ?
Cette initiative s’inscrit dans un projet plus large : faire entrer le trail aux Jeux olympiques de Brisbane en 2032. Une idée séduisante sur le papier. Mais pour cela, il faudrait que le sport soit calibré, normé, quantifié… Bref, qu’il devienne ce qu’il n’est pas.
L’olympisme exige des formats reproductibles, des distances fixes, des protocoles stricts. Tout ce que le trail a toujours fui. Alors que faire ? Lisser les parcours ? Écarter les courses les plus techniques ? Réduire l’impact du climat, du terrain, de l’environnement naturel ? Autant d’éléments qui définissent pourtant l’âme du trail.
L’UTMB a déjà ouvert la porte à cette standardisation
Ceux qui dénoncent cette orientation auront vite fait de pointer l’exemple de l’UTMB. Avec ses formats bien huilés – 100K, 100M, 50K – et ses critères ITRA/UTMB précis au kilomètre près, le plus grand événement mondial de trail a déjà commencé à poser des balises, voire à « formater » le sport. Ce n’est d’ailleurs pas tant le trail business que l’on critique souvent, mais ce glissement vers un modèle rigide, industrialisé, au détriment de la singularité des épreuves. Le problème, ce n’est pas que le trail devienne rentable. C’est qu’il devienne prévisible.
Le trail va-t-il se couper de ses racines ?
Si le projet aboutit, il faudra probablement certifier les distances, les D+, les points GPS. Ce qui implique, en creux, de réduire la place laissée à l’intuition, à la débrouille, au terrain vécu. On passerait d’un sport d’aventure à un sport d’ingénieurs.
Certes, certains coureurs rêvent de records mondiaux, de performances universelles, de médailles. Mais à quel prix ? Le trail ne perdrait-il pas ce qui fait sa force : son lien intime avec la nature, l’humilité face à l’imprévu, la liberté d’inventer des parcours fous ?
Une ligne d’arrivée floue, et c’est tant mieux
Oui, la standardisation peut structurer le trail, le professionnaliser, le rendre « lisible » pour les instances. Mais elle risque aussi de le stériliser. Le trail, c’est l’imprévu, le détour, la surprise au détour du sentier. Ce n’est pas un sport de couloir.Que le trail ait ses propres championnats du monde, ses grandes messes comme l’UTMB ou la Diagonale des Fous, très bien. Mais qu’il reste libre. Le trail a conquis le monde sans normes. Et c’est peut-être pour ça qu’on l’aime.
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